Nous comptons sur vous, Monsieur le premier ministre
Solange Haché Présidente Association francophone des aînés du Nouveau-Brunswick
Monsieur le premier ministre Justin Trudeau, l’Association francophone des aînés du Nouveau-Brunswick (AFANB) est en faveur d’une plus grande participation du gouvernement fédéral dans la gestion des services à domicile et des résidences pour aînés au Canada.
La COVID-19 a dévoilé à quel point la qualité des soins aux aînés laissait à désirer dans de nombreuses résidences même avant la pandémie. La pénurie de personnel dans ces institutions pose un sérieux problème à l’échelle du Canada tout entier. La sous-évaluation du travail effectué par le personnel de ces résidences et leurs piètres conditions de travail explique en bonne partie cette situation catastrophique.
La situation n’est pas rose dans les résidences publiques, mais elle est pire encore dans certaines résidences privées, où l’appât du gain mène trop souvent à la négligence et à l’abus, et où les conditions de travail des employés sont encore pires que dans les résidences publiques.
Si on avait offert de meilleures conditions de travail à celles et à ceux qui offrent du soutien à domicile, il y aurait moins d’aînés en résidence et par conséquent, le taux de contagion, d’hospitalisation et de décès liés à la COVID-19 serait moins élevé.
Certains gouvernements provinciaux comme celui du Nouveau-Brunswick ne semblent pourtant pas intéressés à accepter l’aide du fédéral pour améliorer les conditions de travail et le salaire des préposés aux soins aux aînés, qu’ils travaillent à domicile ou dans des résidences.
Pour éviter qu’à l’avenir, les aînés vivent dans des conditions qui ne sont pas dignes de ce à quoi on est en droit de s’attendre au Canada, nous pensons que le gouvernement fédéral doit s’engager davantage dans la gestion des services aux aînés en offrant une aide financière aux résidences et aux aînés qui reçoivent du soutien à domicile.
Ce financement serait conditionnel au respect de normes nationales et des inspecteurs devraient visiter au moins une fois par année, sans préavis, les résidences des aînés qui en bénéficient afin de s’assurer que ces normes sont suivies.
En cas de non-conformité, les responsables subiraient une perte pécuniaire correspondant à la gravité de l’écart aux normes.
Nous exhortons le gouvernement fédéral à entreprendre des négociations avec les provinces afin d’en arriver à une entente de partenariat fédéral-provincial sur les services offerts aux aînés du Canada.
Dans l’éventualité où les négociations échouent, nous croyons qu’il faudrait étudier la possibilité de modifier la Loi canadienne sur la santé pour intégrer les soins aux aînés à la Loi. Après tout, c’est de la protection des personnes les plus vulnérables du pays qu’il s’agit.
Nous comptons sur vous, Monsieur le premier ministre, pour accorder à cette question tout le sérieux qu’elle mérite.
Nous aimerions par ailleurs attirer votre attention sur un autre besoin en lien avec la COVID-19: le soutien financier aux aînés défavorisés. Il nous apparaît que ces personnes sont les grandes oubliées de la pandémie et qu’il est temps que votre gouvernement démontre son engagement envers elles.
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