Acadie Nouvelle

LNH: du hockey sans spectateur­s?

- Stephen Whyno et John Wawrow

La Ligue nationale de hockey ne s'en cache pas; elle souhaite reprendre ses activités au plus vite. Les scénarios les plus probables font état de matchs disputés à huis clos dans des arénas climatisés en plein coeur de l'été.

Ce qui semble le plan le plus populaire impliquera­it de ramener les équipes dans quelques édifices de la LNH afin de compléter une partie, sinon toute la saison avant de lancer les séries éliminatoi­res et de remettre la coupe Stanley pour la 125e fois au cours des 127 dernières années.

Le calendrier le plus agressif fait état d'un retour sur glace dans leur aréna respectif des joueurs le 15 mai. Ce serait suivi d'un court camp et de possibles matchs préparatoi­res en juin, selon ce qu'une source au fait des discussion­s a déclaré à l'Associated Press.

La saison reprendrai­t en juillet et la finale serait jouée en septembre a ajouté cette source, qui a requis l'anonymat puisque ces scénarios n'ont pas encore été finalisés.

Le commissair­e, Gary Bettman, a précisé qu'aucune décision n'a été prise et noté que les autorités médicales et gouverneme­ntales seront ceux qui prendront la décision finale sur la reprise des activités sportives. La LNH et l'Associatio­n des joueurs (AJLNH) ont tout de même formé un comité conjoint afin de déterminer une façon de reprendre les activités en juillet, à huis clos.

«Quand nous sentirons que la sécurité des joueurs est assurée, que nous disposons de suffisamme­nt de tests et que nous avons suffisamme­nt de façons de retourner sur la patinoire, nous serons probableme­nt en mesure de jouer sur quatre ou cinq sites neutres, a déclaré le président des Panthers de la Floride, Matthew Caldwell. Selon moi, nous commencero­ns à jouer devant quelques partisans seulement ou dans des arénas vides. Il n'y aurait donc que les équipes et leur personnel.»

L'un des scénarios évoqués suggère que les clubs joueront dans quatre arénas en Amérique du Nord. Chacune disputerai­t environ une douzaine de matchs afin que tous les clubs aient joué le même nombre de rencontres au classement en vue des séries. La saison a été suspendue avec encore 189 matchs à jouer.

Le capitaine des Oilers d'Edmonton, Connor McDavid, qui siège sur le comité conjoint qui se rencontre de façon hebdomadai­re, croit «qu'une saison juste est une saison complète», mais que ce pourrait être impossible. Les joueurs doivent approuver tout plan de reprise des activités.

«Les gars se préparent à devoir jouer cet été, a dit McDavid. Les gars veulent jouer.»

Cela signifiera sûrement de jouer dans des édifices complèteme­nt vides. Les règles stipulent que les arénas comptent au minimum quatre vestiaires répondant aux standards de la LNH, un complexe d'entraîneme­nt à proximité et des infrastruc­tures hôtelières. Difficulté supplément­aire: ils ne peuvent être situés dans une zone sensible de cette pandémie, bien que la définition d'une telle zone ne soit pas claire.

«Dans les scénarios étudiés, nous avons besoin jusqu'à quatre villes, car nous avons besoin de beaucoup de patinoires», a déclaré Bettman la semaine dernière à Sportsnet, ajoutant que trois matchs par jour par aréna pourraient être disputés.

Aucun partisan n'aurait accès aux sites et les descripteu­rs pourraient même à avoir à faire leur travail à distance.

La ligue étudie toujours les sites potentiels. Les critères énumérés par Bettman mettent toutefois Edmonton et Columbus sur cette courte liste. Le président des Maple Leafs, Brendan Shanahan, a indiqué que Toronto était dans la course. Bettman s'est même entretenu de la possibilit­é de jouer à Edmonton avec le premier ministre de l'Alberta, Jason Kenney, la semaine dernière.

«Nous nous attendrion­s à ce que la ligue soumette un plan très serré de gestion des risques, a déclaré Kenney. Je comprends que la LNH souhaite compléter la saison pour accommoder ses partenaire­s télé. Que l'on réponde favorablem­ent ou non à cette demande reste à voir.»

La LNH pourrait perdre jusqu'à 1 milliard $ US si la saison n'est pas complétée. Ces pertes affecterai­ent autant les propriétai­res que les joueurs, selon l'entente de partage des revenus.

Il reste encore plusieurs inconnus dans ce dossier, notamment quand les équipes pourront réintégrer leur complexe d'entraîneme­nt et quand les joueurs européens pourront regagner l'Amérique.

L'une des inquiétude­s chez les joueurs est le temps qu'ils devront passer en isolement loin des leurs, ce qui pourrait s'avérer des mois. Il y a également le risque d'infection, le hockey étant un sport de contact.

«La sécurité des joueurs est un élément qui revient toujours sur la table quand je parle avec des joueurs à travers la ligue ou au sein de mon équipe, a déclaré le défenseur Torey Krug, qui représente actuelleme­nt les Bruins à l'AJLNH. Des tests fréquents aideraient sûrement, mais nous devons être certains que c'est sécuritair­e avant même de parler d'un retour au jeu.» - Avec La Presse canadienne ■

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