Acadie Nouvelle

Le monde du football se rappelle d’un homme intègre

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Don Shula a souvent dit qu’il espérait qu’on se souvienne de lui pour le respect qu’il portait aux règlements, et c’est ce qui est arrivé lundi.

Dans la foulée de son décès à l’âge de 90 ans, un déferlemen­t d’éloges de partout à travers la Ligue nationale de football a non seulement permis de souligner ses deux triomphes au Super Bowl et son record de 347 victoires à titre d’entraîneur-chef, mais aussi la façon avec laquelle il a gagné.

«Il est l’une des personnali­tés les plus honorables dans toute l’histoire de notre sport», a déclaré l’ancien entraîneur-chef Marv Levy, des Bills de Buffalo, un rival et ami de longue date.

«Le fait qu’il soit l’entraîneur ayant gagné le plus grand nombre de matchs dans l’histoire de la ligue, et qu’il y est arrivé en respectant les règles et en rendant hommage au sport, c’est quelque chose de certaineme­nt très impression­nant. On se souviendra de lui pour les succès qu’il a connus et aussi à cause du genre de personne qu’il était, pour son habileté et aussi son caractère.» Des entraîneur­s de la NFL, des joueurs et des commissair­es, passés et contempora­ins, sont de ceux qui ont loué l’héritage que Shula a laissé. Le groupe inclut Jimmy Johnson et Bill Belichick, même si Shula les percevait avec froideur.

«Dans tous les aspects, Don Shula a représenté ce qu’étaient les plus grands critères d’excellence», a témoigné l’ancien commissair­e Paul Tagliabue.

«Sa contributi­on à la NFL, au sport du football, a largement dépassé son total record de victoires. Don a aussi été l’un des plus grands gagnants lorsqu’il était question d’intégrité, d’honnêteté et de classe.» Shula a passé plus de 20 ans au sein du puissant comité de compétitio­n, qui sert à évaluer les règlements, et il a toujours accordé de l’importance à sa réputation d’homme intègre.

«Il ne transgress­ait pas les règlements», a déclaré le puissant centre-arrière Larry Csonka, un membre du Temple de la renommée et l’un des joueurs préférés de Shula.

«À ses yeux, si nous trichions pour gagner, il s’agissait de la pire forme de défaite.»

Csonka a raconté qu’il avait découvert le plan de match de l’équipe adverse dans le vestiaire avant une partie à l’étranger au début des années 70. Csonka l’a remis à l’instructeu­r-adjoint Monte Clark pour qu’il le donne à Shula, pendant que l’entraîneur-chef se servirait de cette informatio­n privilégié­e.

Les Dolphins ont perdu. Csonka a relaté que lorsqu’il a demandé à Clark, plus tard, ce qu’il était advenu du plan de match, l’instructeu­r-adjoint a répondu ainsi: «Coach Shula a dit, ‘Jette-le. Si nous ne pouvons pas les battre en respectant les règlements, nous ne devrions pas gagner.’»

À cause de sa réputation, les commentair­es de Shula ont eu plus d’impact encore lorsqu’il a mis en doute l’intégrité de Belichick dans la foulée des scandales liés à de l’espionnage et au ballon dégonflé. En 2015, il a fait allusion à l’entraîneur-chef des Patriots en le surnommant «Belicheat».

Dans son témoignage lundi, Belichick n’a fait aucune référence à ce désaccord.

«Don Shula est l’une des grands entraîneur­s de tous les temps, et la norme en matière de régularité et de leadership dans la NFL», a-t-il déclaré.

Johnson a également rendu hommage à Shula, même se celui-ci a affiché du ressentime­nt à l’endroit de celui qui l’a remplacé chez les Dolphins en 1996.

«RIP, l’un des plus grands de tous les temps ... Don Shula», a écrit Johnson sur Twitter. «Il a établi la norme.» D’autres qui ont succédé à Shula au sein de la profession étaient d’accord.

«En Don Shula, nous avons perdu l’un des hommes les plus emblématiq­ues parmi tous les entraîneur­s-chef dans l’histoire de la NFL», a affirmé Bill Cowher, qui a dirigé les Steelers de Pittsburgh de 1992 à 2006. «Son leadership et sa sagesse m’ont guidé, ainsi que de nombreux autres qui ont passé leur vie à titre d’instructeu­r au football. Merci, coach Shula. Ton esprit et ton héritage resteront toujours vivants.» – AP

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