LA RÉÉLECTION DE BLAINE HIGGS
La pandémie de COVID-19 a assurément prolongé la vie du gouvernement minoritaire de Blaine Higgs, mais a-t-elle amélioré ses chances de réélection?
Il y a peine deux mois, les jours du gouvernement semblaient absolument comptés. À cause de la réforme des hôpitaux ruraux, les progressistesconservateurs venaient de perdre leur vice-premier ministre et leur unique élu francophone. Leurs partenaires de l’Alliance des gens leur avaient tourné le dos et le Parti libéral était déterminé à utiliser ce moment de vulnérabilité pour les faire tomber. Le nouveau coronavirus a cependant tout chamboulé. Un premier cas de COVID-19 était diagnostiqué au Nouveau-Brunswick le 11 mars et quatre jours plus tard le budget provincial, une question de confiance, était adopté sans opposition. Aujourd’hui, il n’est pas du tout farfelu de penser que Blaine Higgs pourrait rester au pouvoir au moins encore une année, dépassant ainsi la durée de vie moyenne de la plupart des gouvernements minoritaires. L’Assemblée législative doit reprendre du service avant la fin du mois sous une forme qui reste encore à déterminer, mais la possibilité qu’un parti d’opposition souhaite porter le blâme pour avoir précipité la province en élections avant la découverte d’un vaccin est extrêmement faible.
Il finira évidemment par y avoir des élections au Nouveau-Brunswick, mais certainement pas aussi tôt qu’on aurait pu le croire. Sans être nécessairement pire, les chances de réélection de M. Higgs risquent alors de ne pas être bien meilleures. Une saine gestion de crise n’est absolument pas un gage de succès électoral comme l’a appris un certain Winston Churchill en 1945.
Il n’y a pas vraiment de raison de croire non plus que la performance du gouvernement Higgs avant et pendant la pandémie aura convaincu les francophones de troquer leur appui au Parti libéral pour le Parti progressisteconservateur.
Ainsi, comme avant la crise, le meilleur espoir de réélection de Blaine Higgs se résume à un effondrement de l’Alliance ou à d’importants gains du Parti vert aux dépens des libéraux.