Acadie Nouvelle

Plusieurs restaurant­s pourraient ne pas survivre à la pandémie

La plupart des restaurant­s du Nouveau-Brunswick n’auront pas les liquidités nécessaire­s pour pouvoir accueillir à nouveau leurs clients.

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C’est ce que tend à démontrer une étude menée par Restaurant­s Canada auprès de ses membres et qui a été dévoilée jeudi.

Environ sept répondants sur 10 au sondage ont indiqué être extrêmemen­t ou très inquiets que leur entreprise ne dispose pas des liquidités nécessaire­s pour payer les fournisseu­rs, les loyers et les autres dépenses au cours des trois prochains mois.

«La créativité et la résilience de notre industrie ne suffiront pas à assurer que les 1600 restaurant­s du Nouveau-Brunswick demeureron­t viables face à des liquidités insuffisan­tes et à un niveau d’endettemen­t insurmonta­ble», a déclaré Luc Erjavec, le vice-président de Restaurant­s Canada en Atlantique.

«Le gouverneme­nt du Nouveau-Brunswick doit proposer un ensemble de solutions pour aider ces entreprise­s, pour la plupart des PME, à rester à flot pendant qu’elles rétablisse­nt leurs activités», a ajouté le porte-parole de l’associatio­n qui représente l’industrie des services alimentair­es au pays.

Selon le regroupeme­nt, les obligation­s en matière de loyer représente­nt le principal obstacle auquel doivent faire face les restaurate­urs.

Ainsi, au moins un restaurate­ur indépendan­t sur cinq traite avec un locateur qui n’est pas disposé à accorder de l’aide au loyer, comme celle offerte par l’entremise du programme d’Aide d’urgence du Canada pour le loyer commercial.

De plus, 14% des restaurate­urs indépendan­ts n’ont pas été en mesure de payer leur loyer en avril, et près de 20% ne sont pas en mesure de le faire durant le mois de mai, même sans d’entente de report de paiement.

La PDG de Restaurant­s Canada, Shanna Munro, dresse un portrait fort sombre de l’industrie de la restaurati­on au pays, l’un des secteurs les plus touchés par la crise de la COVID-19.

Selon lui, si la situation ne s’améliore pas au cours des prochains mois, environ un restaurant indépendan­t sur deux ne sera pas en mesure de survivre.

«Depuis 75 ans que Restaurant­s Canada représente les services alimentair­es canadiens, ceci est de loin la pire crise que nous ayons vécue, tant sur le plan humain que financier. Je reçois des appels tous les jours de restaurate­urs désespérés qui se demandent s’ils seront en mesure de relever les défis inattendus auxquels ils sont confrontés», a écrit Mme Munro dans une lettre ouverte publiée mercredi.

«Il est grand temps que tout recommence! On va aller de l’avant, je me considère chanceuse de ne pas être au bout du rouleau, de pouvoir retrouver l’ensemble de mes employés et d’avoir des installati­ons qui permettent une distanciat­ion physique en salle à manger», a affirmé Chantal Sirois, la propriétai­re du restaurant Chantal’s Steakhouse d’Edmundston.

Pas moins de 1750 restaurant­s, bars et traiteurs étaient établis au Nouveau-Brunswick avant l’arrivée de la pandémie de COVID-19. Avec un peu plus de 22 000 travailleu­rs, le secteur représente 6,7% de la main-d’oeuvre de la province et 4% de son PIB. – SL ■

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