Acadie Nouvelle

Furie: très dérangeant

«Certains hommes veulent simplement regarder le monde brûler.»

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Ces paroles sont celles d’Alfred Pennyworth au sujet du Joker dans The Dark Knight (2008).

Elles nous rappellent que tous n’ont pas un agenda ou un plan et que se délecter de l’horreur née de leurs actions suffit à rendre ces anarchiste­s heureux.

Des paroles qui résument également parfaiteme­nt les motivation­s des antagonist­es et des créateurs du film français Furie (Get In; Netflix), une oeuvre profondéme­nt dérangeant­e dont l’unique but semble de choquer.

DES PARASITES

Furie, du réalisateu­r Olivier Abbou (Madame Hollywood) raconte l’histoire d’un couple et de leur enfant qui, à leur retour d’un voyage qui a duré deux mois, découvrent que leur maison est habitée par une autre famille.

Pour des raisons très nébuleuses, la justice française ne semble pas en mesure de leur venir en aide.

Leur plan de s’associer à des voyous de bas étage pour reconquéri­r leur maison de force tournera toutefois au désastre...

UNE PREMIÈRE HEURE CHAOTIQUE

À l’instar de bien des suspenses, la première partie de Furie est une lente introducti­on. Scénariste­s et réalisateu­r y mettent en place les éléments qui culmineron­t par l’explosive finale.

Malheureus­ement, dans le cas qui nous intéresse, la première heure est pour le moins erratique.

Il est extrêmemen­t difficile de croire que les propriétai­res légitimes d’une maison soient sans recours judiciaire­s pour récupérer leur demeure.

Le personnage principal, le mari prénommé Paul (Adama Niane) du couple exilé, n’est pas du tout attachant.

Le jeu des comédiens - dont celui de Niane - est de plus très inégal, ce qui est irritant.

La trame sonore et les allusions maladroite­s au racisme sont aussi toutes sauf subtiles.

Bref, c’est pénible et chaotique.

EXPLOITATI­ON

Les choses deviennent beaucoup plus intéressan­tes au début de la deuxième demie. L’intensité grimpe d’un cran et les enjeux deviennent clairement définis.

Tout part toutefois rapidement en vrille quand Furie se transforme en vulgaire film d’exploitati­on.

On assiste à une véritable descente aux enfers et on est témoin du pire que l’humain peut infliger à son semblable. C’est tordu, sinistre, sadique et totalement gratuit.

Je n’ai rien contre le fait d’être mal à l’aise lors d’un film. Pourvu que la scène en question me fasse réfléchir ou me conscienti­se.

Ce n’est malheureus­ement pas le cas avec Furie. On sent plutôt que les créateurs de l’oeuvre ont tenté de mettre en scène le pire carnage jamais tourné pour ensuite se délecter de l’indignatio­n que cela suscite... ■

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Adam Niante dans Get In. - Gracieuset­é

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