L’ÉCOLE À LA MAISON: PAS TOUJOURS ÉVIDENT
Maryse Gauvreau est l’une des mères à qui le District scolaire francophone Nord-Est (DSF-NE) a prêté un ordinateur afin que son enfant préserve ses acquis scolaires. Il lui manque néanmoins encore une connexion internet. Surtout, elle continue à travailler de 40 à 44h par semaine dans une maison pour personnes âgées.
Le DSF-NE a assuré avoir distribué 430 outils numériques (ordinateurs portables et tablettes) dans ses écoles durant la semaine du 27 avril. Il a recensé auparavant 156 enfants sans outils numériques et 793 autres écoliers équipés seulement d’un téléphone cellulaire intelligent.
«Il est maintenant possible pour ces élèves de faire une demande auprès de leur enseignant et enseignante pour recevoir un ordinateur portable ou une tablette», a précisé dans un courriel daté du 8 mai son Coordonnateur des relations stratégiques, Ian-Guillaume DesRoches.
La résidente de Val-d’Amours près de Campbellton raconte devoir toujours effectuer un trajet d’une heure en voiture pour se rendre chez son père à Saint-Quentin afin d’avoir internet.
C’est là seulement qu’elle peut effectuer des exercices avec sa fille et imprimer ceux qu’elle pourra lui proposer ensuite sur papier.
«Ils m’ont dit qu’ils m’aideraient à me connecter, mais je n’ai pas de nouvelles depuis deux semaines», témoigne Mme Gauvreau.
Le DSF-NE a déclaré dans un courriel daté du 8 mai que 122 de ses élèves n’avaient pas accès au web et qu’il prévoyait de leur envoyer quelques semaines plus tard des concentrateurs MiFi (des appareils générant un signal WiFi grâce aux réseaux de téléphones cellulaires 3G ou 4G, qui permettent de recevoir des données d’internet).
Quoi qu’il en soit, Mme Gauvreau pense qu’elle rencontrera toujours des difficultés à faire travailler son enfant.
«Ce n’est vraiment pas évident de concilier famille, travail et éducation, surtout avec une fille qui bouge tout le temps et qui a zéro concentration, souligne-t-elle. Je reviens du travail à 5h du soir, je termine de préparer le repas à 6h, ensuite c’est le moment du bain, puis il faut que je couche ma fille vers 8h.»
Elle précise réussir parfois à intercaler une demi-heure de lecture ou de mathématiques entre ces activités.
M. Cardy a répété à plusieurs reprises qu’il ne demandait pas aux parents d’enseigner à leurs enfants le programme qu’ils n’ont pas pu apprendre à l’école à cause du confinement. Il a ajouté que les prêts de matériel numérique visait surtout à préparer la rentrée de septembre, qui risque d’être perturbée par des retours au confinement.
«J’ai peur que ma fille ne réussisse pas aussi bien à la maison qu’à l’école où elle reçoit toute l’aide nécessaire, déplore tout de même Mme Gauvreau. Si j’avais plus d’aide, je croirais en l’éducation à domicile, mais dans ma situation actuelle, c’est impossible.» ■
«Ma fille hyperactive a beaucoup de difficultés à l’école. Ils voulaient qu’elle ait un ordinateur sans jeux et applications superflues, explique Mme Gauvreau. Ils lui ont aussi préparé des activités à faire sans ordinateur.»