LES PHARMACIENS RÉCLAMENT DES RENFORTS
L’Ordre des pharmaciens du N.-B. entreprend des démarches judiciaires pour lui permettre de certifier davantage de pharmaciens en cas de besoin pendant la durée de la pandémie.
Par l’entremise de son avocat, Robert Basque, l’Ordre cherche à permettre à une poignée de futurs pharmaciens d’exercer leur métier pendant la pandémie, même s’ils n’ont pas complété l’examen d’entrée à la profession.
Il s’agirait de 30 à 40 diplômés dans ce domaine. Bon nombre d’entre eux ont étudié à l’Université Dalhousie, selon Samuel Lanctin, registraire de l’ordre professionnel.
D’après lui, en cas de deuxième vague de la COVID-19, l’approbation du tribunal pourrait permettre de remplacer des postes laissés vides par des pharmaciens malades ou surchargés de travail.
Selon lui, bien que le nombre total d’infections soit resté très bas au N.-B jusqu’à maintenant, il convient de se «préparer pour le pire.»
Il estime aussi que les pharmaciens vivent beaucoup de pression et de fatigue au travail depuis le début de la pandémie, et que des absences dues à la fatigue et à l’épuisement professionnel pourraient survenir.
M. Lanctin explique que l’examen national d’entrée à la profession, géré par le Bureau des examinateurs en pharmacie du Canada, est en suspens depuis le début de la crise de santé publique.
«Le grand défi, c’est l’examen national. Les nouveaux gradués partout au pays ne sont pas capables de faire l’examen. Il va y avoir du rattrapage à faire.»
Le juge Robert Dysart a émis des réserves. Il estime qu’il n’a pas l’autorité de faire omission de certaines clauses présentes dans la Loi sur l’Ordre des pharmaciens du N.-B.
L’avocat Robert Basque a cependant clarifié au juge qu’il lui demande plutôt d’interpréter la loi de manière à ce que le Conseil de l’Ordre des pharmaciens du N.-B. puisse luimême renoncer à certains critères du processus de réglementation de façon temporaire.
«On veut avoir l’autorité de renoncer aux exigences de la loi de façon temporaire pour leur permettre d’exercer leur métier», dit l’avocat en entrevue.
Me Basque a affirmé au juge qu’il faisait partie de l’équipe de rédaction qui a participé à l’écriture de la loi dont il est question, et qu’à l’époque, «rien de tel n’avait été imaginé», en référence à la pandémie.
Il a aussi indiqué que l’Ordre des pharmaciens a entrepris des démarches auprès du gouvernement pour obtenir la permission de renoncer aux critères, mais sans succès.
«On a eu des discussions avec le ministère (de la Santé), et le résultat est qu’on doit le faire par nous-mêmes.»
L’avocate de la province, Sarah Fitzpatrick, a formulé les mêmes préoccupations que le juge, mais a fini par abonder dans le même sens que Robert Basque. Elle indique que le ministre de la Santé a consenti à la requête de l’Ordre des pharmaciens.
Le juge Robert Dysart a finalement convenu d’émettre un jugement oral jeudi matin. ■