Caraquet: vive opposition à un projet de développement résidentiel
L’opposition citoyenne s’est manifestée en mots et en paroles pendant plus de 90 minutes, lundi soir, face à un important projet de développement immobilier résidentiel à Caraquet. Cela n’a toutefois pas empêché la Ville de procéder à la première de trois étapes menant au rezonage du secteur situé entre l’église et UNI coopération financière. Le Groupe immobilier DuParc veut y construire le Faubourg de la Mer, une série de
16 à 24 unités d’une valeur de près de 4 millions $ dès cet été.
À travers une dizaine de lettres et plusieurs autres commentaires directs, les résidents du quartier ont parfois eu des mots durs à l’endroit des élus municipaux au sujet de ce complexe que l’on doit ériger derrière l’ancien foyer de soins de la Villa Beauséjour.
Ils ont notamment supposé que la décision était déjà prise et que le maire et les conseillers faisaient preuve de partialité au détriment du bien-être de leurs contribuables.
Ils ont déposé une pétition d’opposition, en plus de laisser planer le recours à des moyens légaux pour faire appel de toute décision favorable aux promoteurs.
Ils ont même contesté la validité de la réunion d’objection, comme le permettent pourtant les règles municipales, et les méthodes utilisées (téléconférence et appels téléphoniques) parce que ça survient en une période de pandémie et d’état d’urgence imposée par la province.
Les opposants déplorent que la venue de ces logements pour personnes retraitées, semi-retraitées ou en couple sans enfants vienne briser la quiétude de leur quartier. Les gens ont mis de l’avant les questions de sécurité (notamment pour les enfants), d’une circulation plus élevée, du bruit et de la perte d’une vision du littoral de la baie de Caraquet.
«Ça va ressembler à un baraquement de casernes militaires», a même indiqué un résident, qui propose plutôt un développement résidentiel normal dans le secteur qui pourrait nécessiter des investissements de plus de 2 millions $.
Auparavant, le porte-parole des quatre promoteurs du groupe, Denis Foulem, a exposé un concept de résidences d’un étage avec deux chambres et un garage, muni d’une architecture d’inspiration marine. Un produit haut de gamme en forte demande, selon lui.
La première phase (de trois) comprend un accès par les rues secondaires du quartier, le principal point d’achoppement de l’opposition. Plus tard, on prévoit un accès par l’entremise du boulevard Saint-Pierre.
Avant même d’entendre les récriminations des citoyens, M. Foulem a tenté de calmer le jeu au niveau de l’esthétique du complexe, de la circulation additionnelle provoquée et du fait que ce ne serait pas un bon endroit pour ce projet.
«Nous avons écouté les gens. Le look a beaucoup évolué depuis les premières ébauches. Les tendances sont dans les unités multifamiliales de basse densité et nous constatons une forte demande à Caraquet. Quant au trafic, on ne veut pas faire un développement qui va créer un vrai problème. Nous ne sommes pas intéressés par ça», a-t-il signalé.
Au terme de cette longue rencontre, le maire Kevin Haché s’est porté à la défense de son conseil, en exprimant sa totale confiance à l’endroit de ceux qui prendront la décision de rezonage du secteur.
Ce sont des personnes intègres qui prendront une décision après avoir étudié les deux côtés de la médaille, assure-t-il.
Après une première lecture de l’arrêté modifiant le zonage adopté à l’unanimité, la Ville reviendra en deuxième et troisième lectures le 25 mai. ■