Acadie Nouvelle

Hausse des achats en ligne

-

Même si les librairies peuvent maintenant rouvrir leurs portes, les propriétai­res de ces établissem­ents tout comme d’autres secteurs d’activité font face à beaucoup d’inconnus. Les clients seront-ils au rendez-vous et auront-ils les moyens d’acheter des livres? Face à la croissance des achats faits auprès des grandes entreprise­s de commerce électroniq­ue, les libraires indépendan­ts se sentent de plus en plus fragilisés. Bien avant la pandémie, le secteur était aux prises avec ce phénomène.

«S’il y a de quoi qui s’achète bien sur internet, c’est bien des livres. Il y avait déjà (avant la pandémie) une bonne partie de la clientèle qui était allée vers ça. Aujourd’hui, tout le monde le sait, tout le monde est allé plus que jamais sur internet. Si les gens ont pris l’habitude, c’est clair que c’est inquiétant. Mais on est quand même positif, on pense qu’il y a plein de bonnes choses qui vont peut-être ressortir de ce virus-là. On est toujours là, on y croit encore et on voudrait bien croire que ça ne va pas nous faire fermer les librairies», a affirmé Julien Cormier.

Alain Leblanc de la Libraire Matulu soutient qu’il ne peut pas concurrenc­er les grandes entreprise­s de commerce électroniq­ue comme Amazon puisqu’il n’a pas le même volume de vente. «Personnell­ement, j’ai eu des pertes à l’automne dernier. Ç’a été un des pires Noëls. Les gens se sont mis à acheter sur internet. Je pense que ça nous est rentré dedans. Les gens veulent ça tout de suite (livré chez eux) et nous, on ne peut pas faire des commandes à chaque livre, on n’est pas assez gros. Il faut accumuler des achats pour absorber les coûts.»

Le libraire d’Edmundston espère que les clients seront de retour et qu’après cette pandémie, ils auront une bonne conscience sociale et communauta­ire. «J’aurais pu commander mon Purell et mon plexiglas de l’extérieur, mais j’ai été les chercher localement.» La librairie qui a rouvert ses portes, mardi, a commencé de nouveau à recevoir ses clients. Dès la première journée, elle a réalisé des ventes.

Plexiglas devant les caisses, affichette­s sanitaires, savon désinfecta­nt et mesures de distanciat­ion physique sont de mises dans la librairie. Alain Leblanc estime que la librairie offre un aspect social que les achats en ligne n’ont pas. De plus, les gens peuvent toucher aux livres, lire la quatrième de couverture, pourvu qu’ils se lavent les mains. «On ne peut quand même pas mettre les livres en quarantain­e.»

Chez Pélagie, la réouvertur­e est prévue pour mercredi prochain (20 mai), le temps de mettre en place les mesures sanitaires appropriée­s. À la Grande Ourse, la propriétai­re, qui se dit prête pour la réouvertur­e avec un plan sanitaire, doit attendre les directives de la Ville de Dieppe puisque son commerce est situé dans un local de la municipali­té. – SM

Newspapers in French

Newspapers from Canada