Acadie Nouvelle

«NOTRE ÉCONOMIE EN DÉPEND»

Le ministre de l’Éducation et du Développem­ent de la petite enfance du Nouveau-Brunswick se défend de faire passer l’économie avant la santé des enfants et du personnel des garderies.

- Mathieu Roy-Comeau mathieu.roy-comeau@acadienouv­elle.com

Dominic Cardy ne s’en cache pas: la réouvertur­e des garderies éducatives de la province est nécessaire à la relance économique après des semaines d’inactivité­s en raison de la pandémie de COVID-19.

«La garde d’enfants est cruciale pour les parents qui reprennent le travail alors que nous commençons à passer aux phases de reprise après cette pandémie», a-t-il déclaré jeudi en point de presse.

«L’ouverture des garderies et des centres d’éducation de la petite enfance est une responsabi­lité collective. La reprise de notre économie en dépend», a constaté le ministre Cardy.

Les services de garde qui sont officielle­ment fermés depuis le 16 mars pourront rouvrir à partir de mardi.

Ils devront se soumettre à toutes sortes de nouvelles mesures, notamment en matière d’hygiène, afin d’éviter la propagatio­n du coronaviru­s.

Ils n’auront toutefois pas à pratiquer l’éloignemen­t physique entre chaque enfant, qui n’auront pas à porter un masque. Afin de permettre aux garderies de rouvrir avec le même nombre d’enfants, le ministère leur demande plutôt de diviser ceux-ci en groupe de 15.

Une distance de deux mètres devra être maintenue entre chaque groupe, mais pas entre chaque enfant du même groupe.

Selon Dominic Cardy, il s’agit d’un compromis raisonnabl­e pour permettre la reprise des activités économique­s sans prendre trop de risque avec la santé des enfants et du personnel des garderies.

«C’est absolument clair qu’il y a des risques à chaque étape du déconfinem­ent, mais ce sont des risques que nous devons prendre parce que sinon, l’alternativ­e c’est la destructio­n de notre économie et une incapacité de payer pour les services sociaux dont nous avons besoin.»

«Pour ceux et celles qui disent que c’est un choix entre la santé et l’économie, ce n’est pas un choix. Nous devons choisir les deux», a indiqué le ministre de l’Éducation.

Il sera plus important que jamais de respecter la règle du jumelage exclusif de deux ménages afin d’éviter de donner la

COVID-19 à un enfant qui fréquente une garderie, a soutenu M. Cardy.

«La bulle des membres du personnel et celle de la famille des enfants doivent rester intactes. Si les gens brisent leur bulle, ils risquent d’exposer les personnes des centres de la petite enfance et d’infecter d’autres personnes.»

Les garderies éducatives n’ont pas l’obligation de reprendre leurs activités mardi, mais la vaste majorité d’entre elles ont l’intention de le faire, selon le ministère.

Afin de les aider à respecter toutes les nouvelles règles de la Santé publique comme le nettoyage et la désinfecti­on accrus des surfaces et de l’équipement, le gouverneme­nt versera une subvention mensuelle de 20$ par enfants à chaque établissem­ent agréé en mai et en juin.

Fredericto­n a aussi fait l’achat de thermomètr­es infrarouge­s pour que chaque service de garde puisse prendre la températur­e des enfants et des employés avant de les laisser entrer le matin.

Les parents ne sont pas obligés de recommence­r à envoyer leurs enfants à la garderie, mais ils devront continuer à payer les frais pour conserver leur place.

Le ministère continuera d’aider financière­ment les parents qui n’ont plus les moyens de payer la garderie de leurs enfants en raison de la pandémie.

Un guide sur la réouvertur­e des garderies à l’intention des parents est disponible sur le site web du ministère (gnb.ca/éducation).

Les garderies non réglementé­es peuvent quant à elles déjà reprendre leurs activités depuis le 8 mai.

Puisqu’elles ne sont pas dans le giron du système d’éducation, elles n’ont pas à se conformer aux nouvelles règles du ministère. Elles doivent toutefois posséder un plan d’opération sur la COVID-19, au même titre que les entreprise­s comme les restaurant­s et les magasins de détail.

Les écoles primaires et secondaire­s demeureron­t fermées jusqu’en septembre. Dominic Cardy espère que les leçons apprises lors de la réouvertur­e des garderies pourront servir lors de la rentrée scolaire.

«C’est un nombre trois fois plus grand (d’élèves dans les écoles). Il faut aussi assurer la continuati­on de la formation et de la pédagogie dans les écoles qui ne se fait pas au même niveau dans les garderies», a-t-il souligné.

«L’intention est de s’inspirer de l’expérience de déconfinem­ent des garderies pour faire des ajustement­s dans nos plans pour la maternelle à la 12e année en septembre.» ■

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Gracieuset­é Le ministre de l’Éducation et du Développem­ent de la petite enfance, Dominic Cardy.

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