Infirmières agressées au CHU Dumont: l’accusé témoignera
Le dernier sprint du procès de Randy Van Horlick aura lieu à la fin mai et l’accusé sera appelé à témoigner du fait qu’il n’était pas pleinement conscient de ses actes au moment de l’agression.
Après un arrêt de plusieurs mois, le procès de Bruce Randolph Van Horlick se poursuivra les 27 et 28 mai ainsi que le 2 juin. Il est accusé de voies de fait ayant causé des lésions corporelles envers deux infirmières.
La procureure Marie-Andrée Mallet présentera son dernier témoin, la Dre Manon Leroux, qui décrira les blessures subies par l’infirmière Natasha Poirier lors d’une attaque survenue en mars 2019 au CHU Dumont.
La défense, représentée par l’avocat Nathan Gorham, ne dément pas le fait que son client soit l’auteur de l’agression.
Elle a plutôt l’intention de plaider qu’il s’agissait d’un automatisme sans aliénation mentale, soit que l’accusé n’était pas pleinement conscient de ses actes lorsqu’il a violenté Natasha Poirier et une deuxième infirmière, Teresa Thibeault.
Mme Thibeault était venue en aide à Natasha Poirier pendant l’agression et aurait elle aussi subi des blessures.
Lorsque les témoignages de la Couronne seront terminés, la défense présentera ensuite ses témoins. En plus de faire témoigner l’accusé, l’avocat Nathan Gorham fera appel au Dr Julian Gojer, un psychiatre, pour appuyer la défense d’automatisme sans aliénation mentale.
Le docteur a souvent été appelé à témoigner par la défense lors de procès criminels de nature similaire dans d’autres provinces.
Comme il n’habite pas au NouveauBrunswick, il s’adressera au tribunal par vidéoconférence.
Randy Van Horlick n’était pas présent au palais de justice de Moncton, jeudi, lors de l’audience prévue pour fixer des dates de procès. Son avocat a parlé à la juge par téléphone.
PAS DE CONFLIT D’INTÉRÊT
En février, l’avocat de la défense, Nathan Gorham, avait demandé l’annulation du procès de son client par crainte d’un parti pris de la part de la juge Yvette Finn.
Juste avant le témoignage de la Dre Manon Leroux, la procureure avait indiqué que la juge Yvette Finn aurait déjà eu à régler un contrat de mariage pour la docteure lorsque la juge était avocate. La juge dit ne pas s’en souvenir.
Pour Nathan Gorham, cela signifie que la juge Yvette Finn ne pourrait pas juger le procès de façon impartiale. L’avocat conteste le fait que Natasha Poirier ait subi une commotion cérébrale lors de l’agression et le témoignage de la Dre Leroux pourrait servir à appuyer cette thèse.
Dans sa décision sur la motion d’annuler le procès, la juge a écrit qu’elle s’est interrogée à savoir si elle pouvait juger de façon impartiale.
«Ma réponse est oui.»
Elle explique que la Dre Leroux était sa cliente il y a 25 ans et qu’il s’agissait d’une affaire qui n’est pas reliée au procès en cours. Yvette Finn croit que la défense n’a pas été en mesure de démontrer qu’il existe une crainte raisonnable quant à son impartialité.
Elle s’est appuyée sur une décision très récente du juge Jean-Paul Ouellette, qui a refusé de se récuser dans l’affaire Jackie Vautour et autres c. la Reine en janvier dernier. - AB ■