Acadie Nouvelle

Sirop d’érable: les producteur­s ont réussi à éviter la catastroph­e

En dépit de conditions pourtant parfaites, la récolte d’eau d’érable n’aura pas été très exceptionn­elle pour de nombreux producteur­s au Nouveau-Brunswick.

- Jean-François Boisvert restigouch­e@acadienouv­elle.com

La saison qui vient de se terminer ressemble beaucoup à la précédente en terme de rendement. Certes, ce constat varie d’une érablière à l’autre, mais le portrait global tend à démontrer une année de production moyenne.

«Nous n’avons pas encore compilé tous les chiffres, mais je m’attends à une légère baisse du rendement par entaille en comparaiso­n avec l’année dernière. À vue d’oeil, je dirais que ça pourrait jouer aux alentours de 10% de moins en moyenne», souligne Éric Caron, président de l’Associatio­n acéricole du Nouveau-Brunswick.

M. Caron possède une érablière dans le nord-ouest de la province. Chez lui, la saison de la récolte vient tout juste de se terminer. Les dernières gouttes d’eau d’érable ont été recueillie­s chez lui samedi.

«On est pas mal les derniers à avoir fermé les valves. Dans le sud et le centre de la province, les érablières ont cessé de récolter depuis quelques semaines», raconte-t-il.

Selon ses estimation­s, il croit avoir pu tirer de ses érables l’équivalent d’une production d’environ cinq livres l’entaille, ce qui est très acceptable. Cela dit, tous n’atteindron­t pas cette production.

«Je dirais que la production moyenne de nos membres devrait tourner aux alentours de trois livres par entailles. C’est suffisant pour atteindre le seuil de rentabilit­é, mais la marge de profit n’est pas énorme. La saison n’aura pas été désastreus­e, mais le constat global c’est que les producteur­s devraient avoir fait un peu en deçà de l’an dernier qui, somme toute, était une année très respectabl­e», dit-il, précisant qu’on est loin de la saison médiocre de 2018.

Pourtant, tous les éléments étaient présents pour une saison des plus productive­s. «Ça a bien débuté et ça regardait bien côté températur­e, mais la seconde moitié de la saison a été plus difficile. Il a très peu plu, donc le sol était plus sec, ce qui a nui à la production. Donc, malgré des conditions en apparences optimales, on a eu droit à de plus petites coulées», explique l’acériculte­ur.

Pour ce qui est de l’impact de la pandémie sur les opérations, l’industrie ne semble pas trop en avoir souffert. Cela dit, le vrai test se fera sur les marchés. Les producteur­s pourront-ils écouler leur production à un prix raisonnabl­e? Ça reste à voir. Cela dit, pour M. Caron, l’industrie a jusqu’ici évité la catastroph­e crainte par plusieurs.

«Je parle couramment aux principaux transforma­teurs et ceux-ci n’ont pas observé jusqu’ici de ralentisse­ments majeurs au niveau des ventes. Cela dit, ils anticipent que ça pourrait survenir au cours des prochaines semaines. Les ventes pourraient alors être moindres et effectuer une pression (à la baisse) sur les prix. Reste qu’on semble pour le moment avoir évité le pire scénario», indique-t-il.

Selon M. Caron, les éventuelle­s baisses des ventes internatio­nales pourraient être compensées en partie par une hausse des ventes dans le marché domestique (canadien). ■

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