Acadie Nouvelle

HYMNE À LA MER ET À LA MÈRE

- SYLVIE MOUSSEAU

Symbole de la mer ou encore de la maternité, le bateau ou «bote» se retrouve dans ces deux oeuvres. Le recueil de poésie de Sue Goyette, traduit par Georgette LeBlanc, explore de façon inventive l’océan, tandis que Catherine Major nous présente son plus récent opus qui s’ouvre sur une étonnante ode à la maternité.

OCÉAN de Sue Goyette, traduction de Georgette LeBlanc

En parcourant le recueil, on reconnaît la langue de Georgette LeBlanc, cette langue si particuliè­re et colorée de la poète acadienne qui a grandi à la Baie SainteMari­e. Paru d’abord en anglais en 2013, ce recueil de Sue Goyette qui se déploie en 56 courts récits poétiques raconte l’histoire de l’océan. Sa poésie flirte avec la prose. La poète qui vit à Halifax réécrit la mer et l’histoire de sa relation avec celleci. L’océan a plusieurs personnali­tés dans ce recueil particuliè­rement ambitieux qui s’est retrouvé sur la courte liste du Griffin Poetry Prize en 2014.

La poète acadienne a eu carte blanche pour écrire la version française de ce recueil. Son plus grand défi a été de rester fidèle à l’esprit de la version originale, de respecter le pouls et le rythme du texte, tout en y amenant son style d’écriture. Tout est là, estime la poète qui admire le travail de Sue Goyette plusieurs fois primé.

Si vous aimez la poésie de Georgette LeBlanc, vous serez charmé. Ces courtes histoires écrites au nous et au je, permettent de découvrir les divers visages de l’océan et comment il peut façonner les vies et les esprits de ceux qui le côtoie au quotidien.

Voici un extrait du poème 55: «Nos vieux insistiont que l’océan était encore là. Que j’étions nés avec une graine de l’océan, quand ce que j’parlions, ses vagues fessiont contre nos mots.»

Sue Goyette est la nouvelle poète lauréate de la municipali­té régionale d’Halifax, tandis que Georgette LeBlanc a été la poète officielle du parlement canadien au cours des deux dernières années. (Éditions Perce-Neige, 2019). ♥♥♥♥

CARTE MÈRE de Catherine Major

Le nouvel album de Catherine Major qui sort ce vendredi nous invite à un tout nouveau voyage musical. Pour son cinquième opus, l’auteure-compositri­ceinterprè­te québécoise délaisse le piano, pour emprunter d’autres sonorités plus électro-orchestral­es. Claviers d’ordinateur, échantillo­nnages, choeurs et arrangemen­ts de cordes jumelés à la voix envoûtante de la chanteuse créent un ensemble très riche.

Prenant son envol avec la pièce Bateau bleu qui est une ode à la maternité, Carte mère rassemble dix pièces. Entre les chansons viennent se greffer des liens orchestrau­x. Si le piano dominait sur son album précédent, Le désert des solitudes, qui m’a complèteme­nt séduit, cette fois, elle sort des sentiers battus et pique la curiosité. À la première écoute, on s’étonne, puis plus on se laisse emporter par sa musique, plus on redécouvre le grand talent de cette artiste accomplie, dont l’énergie créatrice se démarque encore une fois.

Mère de quatre jeunes enfants, la chanteuse offre une oeuvre fortement teintée par la maternité, l’amour et la famille. Très touchant, le premier extrait, Ma soeur, qui donne un avant-goût du disque, se veut un hymne à la famille, au temps qui passe trop vite et un message d’amour aux frères, soeurs, parents. Elle signe toutes les musiques, les arrangemen­ts, la programmat­ion et la réalisatio­n. Les textes poétiques ont été écrits par son compagnon de vie Jeff Moran. Catherine Major présente un lancement virtuel de son album, ce vendredi. On peut y avoir accès à travers son site web. ♥♥♥♥½

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