LES BANQUES ALIMENTAIRES VEILLENT AU GRAIN MALGRÉ LA PANDÉMIE
Une autre semaine sans nouveau cas de COVID-19 au Nouveau-Brunswick. Tous les 120 cas connus sont maintenant rétablis.
Nous sommes désormais entrés dans la deuxième phase de déconfinement, plusieurs activités commerciales, récréatives et culturelles ont repris un peu partout dans la province.
Je veux traiter aujourd’hui de nos banques alimentaires qui constituent assurément un service essentiel, bien que souvent oublié lorsque d’aucuns énumèrent les travailleurs et les travailleuses qui demeurent au travail, malgré les risques évidents à leur santé. La soixantaine de banques alimentaires de la province doivent continuer à opérer puisqu’elles sont, en quelque sorte, les épiceries de nos plus démunis.
Mais en raison de la pandémie, elles ont dû changer leur façon d’opérer. Elles vivent toutes des moments assez difficiles en raison d’un approvisionnement irrégulier en nourriture, de pertes de revenus dues à la fermeture de leurs friperies, de l’augmentation imprévue de leur clientèle et de l’anxiété qui est omniprésente chez les employés et les bénévoles. Certaines banques ont connu une augmentation de 10 à 50% de la demande, et ce, en raison des pertes d’emplois causées par la COVID-19.
Lundi dernier, notre banque alimentaire Coup d’Pouce, à Petit Rocher, a rouvert sa friperie Au P’tit Prix après une fermeture de deux mois. Un des grands défis de la directrice, Mireille Frenette, est justement d’assurer que les direcwtives de la Santé publique y soient respectées pour protéger la santé de ses clients, employé(e)s et bénévoles. Comme le veut la politique éditoriale du journal, je dois déclarer un conflit d’intérêts, étant du nombre des bénévoles à Coup d’Pouce. Mais cette proximité me permet d’apprécier les défis quotidiens que vivent la directrice et ses employés.
Depuis la réouverture de la friperie, beaucoup plus de personnes se trouvent à l’intérieur du local et le personnel doit s’assurer que les mesures de distanciation physique et le port du masque soient respectés.
À cette fin, elle s’assure que les clients de la banque alimentaire continuent à venir chercher leur nourriture sur rendezvous et qu’ils maintiennent une distance physique avec les employés.
Le défi en approvisionnement de nourriture est aussi amplifié par la pandémie. Certains produits sont plus difficiles à trouver, tandis que d’autres arrivent en plus grosse quantité que prévu grâce, par exemple, aux dons imprévus des cafétérias et des restaurants ayant dû fermer leurs portes. Ainsi, un énorme don de pommes de terre a récemment causé un mal de tête, côté espace pour le stockage au froid. Ingénieusement, la chute à linge, non utilisée, a pu servir temporairement pour stocker plus de 1000 livres de patates. Depuis la réouverture de la friperie, c’est au tour des salles d’essayage de servir de caves à patates.
Côté financement, la directrice a mis sur pied un programme de dons directs via l’Internet qui a plus que compensé pour les pertes de revenus causées par la fermeture de sa friperie pendant deux mois. La générosité des gens est impressionnante.
Les autres banques alimentaires de la province rencontrent des défis semblables.
Rayon d’Espoir, à Tracadie, n’a pas de problème d’espace et réussit à maintenir les mêmes services à sa clientèle. Toutefois, sa friperie a dû fermer ses portes en mars, mais a repris du service la semaine dernière.
Selon son directeur, Roger St-Pierre, le volume de dons en nourriture de la communauté a diminué, mais il a pu compenser ce manque grâce aux dons de grandes entreprises, comme McCain et JD Irving, ainsi que par l’intermédiaire de Banque alimentaire Canada. À Allardville, le Comité d’entre-aide a également de la difficulté à s’approvisionner en nourriture.
Là aussi, la direction constate l’anxiété causée par la COVID-19 chez ses bénévoles et employés.
Par contre, les directives de la Santé publique semblent y avoir bien été acceptées par tous.
Il est tout à fait admirable que les gestionnaires des banques alimentaires de la province réussissent, la plupart du temps, à se retourner sur un dix cents et à innover pour continuer à nourrir les plus démunis, et ce, malgré les nombreux défis que comporte la pandémie. Bonne semaine à tous.