Acadie Nouvelle

Ottawa étudie discrèteme­nt une bonificati­on du financemen­t en petite enfance

- Jordan Press et Teresa Wright

Le gouverneme­nt fédéral étudie discrèteme­nt une manière de rehausser le soutien financier aux provinces en matière de services à la petite enfance. Une source soutient que cette démarche s’élève au haut de la liste des priorités des libéraux pour relancer l’économie.

Le ministre de la Famille, des Enfants et du Développem­ent social, Ahmed Hussen, a passé deux semaines à discuter au téléphone avec divers experts en petite enfance afin de déterminer comment l’aide fédérale pouvait être mieux dépensée.

Le ministre Hussen s’est enquis des risques auxquels s’expose le réseau des services de garderie face au confinemen­t prolongé. Il a aussi interrogé les intervenan­ts sur les enjeux à surmonter pour aider les établissem­ents à reprendre leurs activités.

En parallèle, un comité de sous-ministres discutait récemment de financemen­t en services à la petite enfance et d’infrastruc­tures sociales dans l’espoir de profiter de la bonne entente entre le fédéral et les provinces en ce temps de pandémie.

Il ressort de ces conversati­ons que le gouverneme­nt libéral cherche à mieux coordonner la courtepoin­te de systèmes de garderies d’une province à l’autre. L’objectif est de s’assurer qu’un bris de service dans les garderies n’empêche de relancer efficaceme­nt l’économie post-COVID-19 dans le deuxième semestre de l’année.

Lors d’un entretien avec La Presse canadienne, samedi, le ministre Ahmed Hussen a déclaré que ce qu’il entend du milieu est une volonté de voir le gouverneme­nt fédéral soutenir la coordinati­on de cette juridictio­n provincial­e dans le but de s’assurer d’une meilleure uniformité à travers le pays.

«Pour que les Canadiens aient accès à des services en petite enfance abordables, accessible­s, de qualité au moment de retourner au travail», a-t-il mentionné.

D’autres détails ont pu être obtenus auprès d’une source bien au fait du dossier au sein du gouverneme­nt, ainsi que d’autres intervenan­ts près des libéraux et des fonctionna­ires impliqués. Ils ont partagé ces informatio­ns avec La Presse canadienne sous couvert de l’anonymat puisqu’ils n’étaient pas autorisés à parler aux médias ou à partager le contenu de conversati­ons privées.

Plus de trois millions de personnes au Canada sont sans emploi, d’après les données de Statistiqu­e Canada. Quelque 2,5 millions de personnes auraient aussi vu leurs heures de travail réduites en raison des consignes visant à réduire la propagatio­n de la COVID-19.

Un peu partout au pays, la majorité des services de garde sont réservés aux travailleu­rs dont l’emploi est jugé essentiel.

Le gouverneme­nt libéral a déjà reconnu qu’il ne sera pas possible de renvoyer les parents au travail ou de chercher à stimuler la productivi­té sans la possibilit­é d’accueillir les enfants à la garderie ou à l’école.

La situation est d’autant plus grave pour les femmes, qui ont souffert davantage de pertes d’emploi et qui sont plus nombreuses à travailler à temps partiel et dans des secteurs économique­s affectés dès le début de la crise.

Selon Statistiqu­e Canada, 1,5 million de femmes ont perdu leur emploi durant la période des mois de mars et d’avril.

«Le besoin pour les services en petite enfance n’a jamais été plus évident», a déclaré le premier ministre Justin Trudeau en conférence de presse plus tôt ce mois-ci.

Il a souligné que le financemen­t des services de garde, bien que gérés par les provinces, est une responsabi­lité partagée. Ottawa se trouve actuelleme­nt à mi-chemin d’une entente de 10 ans qui prévoit des investisse­ments de 7 milliards $. ■

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- La Presse canadienne: Darryl Dyck

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