Un débat de longue haleine
L’idée d’un traversier douze mois par année circule depuis quelques années déjà. Un comité voué à la réalisation de ce projet a été formé en 2018 et a réussi à faire financer une étude par le gouvernement fédéral sur la situation. Dans un premier temps, l’étude a démontré que la communauté a connu une baisse significative de sa population, contrairement aux deux iles voisines de Grand Manan et de Deer Island. Depuis 25 ans, l’ile Campobello compte 30% moins d’habitants; l’étude prévoit que, sans traversier permanent, la population chutera encore de moitié d’ici 40 ans.
L’étude souligne aussi qu’il en couterait deux millions de dollars par année pour opérer le lien. En revanche, l’accès continuel au reste du Nouveau-Brunswick ferait en sorte que plus d’un million de dollars dépensés aux États-Unis iraient plutôt à l’économie néobrunswickoise et canadienne. La situation actuelle renforce l’ardeur de ceux qui militent pour la réalisation de ce projet.
Ceux-ci ont reçu récemment l’appui du chef provincial du Parti vert, David Coon. «C’est le moment, de mettre en place un traversier à longueur d’année entre Campobello et le reste du Canada. Chaque Canadien a le droit d’être relié à son pays et, surtout durant la COVID-19, de pouvoir se procurer les biens essentiels en toute sécurité», a-til déclaré dans un tweet.
David Coon a d’ailleurs déposé une pétition en ce sens à l’Assemblée législative du Nouveau-Brunswick lorsque celle-ci a brièvement siégé le 17 avril.
Le député fédéral Williamson souhaite également l’élargissement du service de traversier.
«Moi, je prends la même position que celle de la municipalité de Campobello, c’est-à-dire qu’on prolonge la saison. On a besoin que ça fonctionne toute l’année, mais dans un premier temps, il faut le faire commencer plus tôt et le faire finir plus tard.»
Selon lui, c’est un dossier qui relève surtout du gouvernement du Nouveau-Brunswick.
«C’est vraiment une décision provinciale. Je travaille avec l’ile et le gouvernement du Nouveau-Brunswick. Le fédéral peut aider avec l’infrastructure, mais c’est vraiment la décision de la province.»
Le premier ministre Blaine Higgs a affirmé récemment que le niveau de circulation vers et en provenance de l’ile Campobello ne justifiait pas la venue d’un traversier permanent. La province examine toutefois les moyens de commencer le service plus tôt cette année.
Il a été impossible de joindre le maire de la municipalité de Campobello, Brett Newman.