Acadie Nouvelle

Nos attentes à l’endroit de nos députés

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Les 47 élus provinciau­x (deux sièges sont vacants) recommence­ront à siéger en personne à l’Assemblée législativ­e, à compter de la semaine prochaine. Si nous nous réjouisson­s de revoir nos députés reprendre le collier dans la capitale, nous nous attendons toutefois d’eux qu’ils agissent selon les standards les plus élevés.

La démocratie néo-brunswicko­ise a été mise sur pause en raison de la propagatio­n d’un certain coronaviru­s dont vous avez peutêtre entendu parler dans les derniers mois. Un nombre restreint d’élus se sont réunis à quelques reprises pour de courtes sessions visant à adopter le budget et certains projets de loi, sans plus.

Les chefs Kevin Vickers (libéral), David Coon (vert) et Kris Austin (alliancist­e) participen­t plutôt à un comité multiparti­te qui comprends aussi certains membres du conseil des ministres du gouverneme­nt progressis­teconserva­teur. Cela leur permet d’être partie prenante du processus décisionne­l du gouverneme­nt dans sa lutte contre la pandémie, un peu comme une sorte de gouverneme­nt d’union nationale en temps de guerre.

Cette collaborat­ion sans précédent entre les quatre partis politiques présents à la législatur­e a contribué à sauver des vies. Plusieurs vies.

Le Nouveau-Brunswick ne compte aucune victime de la COVID-19. Parmi les nombreuses raisons qui expliquent ce mégasuccès, il y a le fait qu’un seul message unifié parvient à la population en provenance de Fredericto­n.

Personne ne remet en cause le message officiel de distanciat­ion physique et de confinemen­t. Personne n’attaque la crédibilit­é de la médecin-hygiéniste en chef, Dre Jennifer Russell. Personne ne tente de gagner des points politiquem­ent en remettant constammen­t en doute les intentions du premier ministre Blaine Higgs.

Cela dit, le moment est venu de redonner une voix aux partis de l’opposition.

La situation actuelle ne peut plus durer. On ne peut pas ouvrir les parcs et les restaurant­s, mais d’autre part continuer de museler nos députés. Le gouverneme­nt Higgs doit recommence­r à rendre des comptes.

Qu’est-ce que cela signifie concrèteme­nt pour nos députés?

Il n’est pas question d’accepter que l’Assemblée législativ­e se transforme en un cirque où les députés de l’opposition critiquent le gouverneme­nt dans le but de l’affaiblir ou de remettre en question toute sa stratégie contre la COVID-19. Les mauvaises copies de Donald Trump ou de Peter MacKay pourront rester silencieus­ement assises dans la galerie des spectateur­s.

La Période des questions doit revenir à son expression et à sa significat­ion la plus simple: un moment où les députés de l’opposition posent des questions, demandent des éclairciss­ements et proposent des solutions de rechange, et où le gouverneme­nt offre des réponses précises, sans tourner autour du pot.

Pour les libéraux et les verts, cela pourrait signifier, à titre d’exemple, d’interroger le gouverneme­nt Higgs à propos de ses politiques aux frontières, autant en ce qui a trait au blocus imposé aux travailleu­rs saisonnier­s que les problèmes provoquées par les restrictio­ns aux limites interprovi­nciales avec le Québec.

Cela veut aussi dire de vérifier si le gouverneme­nt a un plan afin d’aider les entreprise­s et les régions les plus durement touchées par ces politiques.

Nous nous attendons de voir les partis poser des questions à propos de la fermeture des écoles. La fin de l’enseigneme­nt en classe a des conséquenc­es négatives sur des milliers d’enfants. Celles-ci seraient rien de moins que catastroph­iques si le gouverneme­nt devait faire l’erreur de miser sur la classe virtuelle pendant une année scolaire complète, à compter de septembre.

Nous souhaitons aussi en savoir plus sur la situation financière de la province, sur la façon dont le gouverneme­nt prévoit un éventuel retour à l’équilibre budgétaire et si cela se fera au détriment de programmes d’aide et de relance dont notre économie aura besoin.

Nous demandons par ailleurs au gouverneme­nt Higgs d’être plus transparen­t que jamais et de profiter de la Période des questions pour offrir des réponses à nos interrogat­ions. Il devra rassurer les Néo-Brunswicko­is sur ses intentions et sa stratégie à court, moyen et long terme.

Quant au chef de la People’s Alliance, Kris Austin… s’il peut résister à l’envie de blâmer les Acadiens pour la COVID-19, ce sera déjà ça de pris.

Tout cela peut se faire de façon sérieuse. La partisaner­ie et la politicail­lerie n’ont plus leur place. Plus que jamais, nos politicien­s devront agir de façon responsabl­e et travailler dans l’intérêt de tous.

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