La piétonnisation en marche à Montréal
La Ville de Montréal semble avoir confiance dans les bienfaits de la piétonnisation. Elle interdira les voitures pendant les fins de semaine estivales sur un tronçon de la rue Sainte-Catherine Ouest mesurant 1,6 km et sur plusieurs autres artères.
«C’est un phénomène qui répond à la pandémie, relativise le président de l’association des sociétés de développement commercial de Montréal, Billy Walsh. Il faut répondre au défi de la distanciation physique et aux files d’attente. Nous croyons que des espaces plus sécuritaires seront plus fréquentés.»
Le représentant de commerçants précise que la Ville de Montréal a choisi de rendre piétonnes des rues où la population est très dense.
«Il ne faut pas se servir de la crise sanitaire pour tester des projets d’urbanisme, s’inquiète-t-il toutefois. Les responsables doivent rester en communication avec les personnes touchées par leurs mesures et se doter d’indicateurs de performance (compteurs de piétons, etc.). Le but est de sauver les gens et les magasins.» Le professeur en développement urbain de l’Université de Montréal (UdeM), Paul Lewis rappelle que beaucoup de projets de rues piétonnes lancés entre les années 1960 et 1980 en Amérique du Nord ont échoué.
«La rue Sparks à Ottawa n’a jamais fonctionné, illustre-t-il. Avant des boutiques chics se trouvaient là. Maintenant, c’est le vide commercial.» M. Lewis nuance aussi le succès de la rue Sainte-Catherine Est de Montréal, rendue piétonne en été depuis plus de vingt ans. Il souligne que les magasins réussissent moins que les bars et les restaurants dans ce quartier gai de renommée mondiale.