Arts visuels: deux finissantes s’inspirent de leur amitié
Savannah Beaupré et Kimberlee Vallillee sont deux amies pratiquement inséparables. Pour couronner leur quatre années d’études en arts visuels à l’Université de Moncton, elles ont voulu souligner cette complicité en explorant les thèmes de l’identité, des lieux d’origine, des liens familiaux et du féminisme.
Pandémie oblige, Savannah Beaupré, de Saint-Léonard, et Kimberley Vallillee, de Grand-Sault, ont dû composer avec cette situation exceptionnelle en optant pour une exposition annuelle virtuelle qu’elles ont intitulée Jamais l’une sans l’autre.
Pour ces deux finissantes du département des arts visuels, il n’était pas question de tenir un vernissage traditionnel dans la galerie Louise-et-Reuben-Cohen comme il se fait habituellement. Savannah Beaupré admet que la transition a été un peu difficile, mais avec l’aide de ses professeurs et de sa collègue, elle a réussi à créer des installations artistiques à la hauteur de ses espoirs.
Quand vous vous rendez sur le site web de la Galerie Louise-et-Reuben-Cohen, vous pouvez vous promener à travers les oeuvres et vous y arrêter pour admirer les oeuvres et obtenir plus d’information.
Photographies, sérigraphies et dessins composent cette exposition. Certaines oeuvres ont été réalisées avant le début du confinement, tandis que d’autres ont été créées de façon numérique.
Savannah Beaupré présente trois installations en solo qui portent, entre autres, sur les liens familiaux, les souvenirs d’enfance, l’enracinement, les histoires et l’identité. C’est justement dans les valeurs familiales et les liens tissés serrés avec sa famille qu’elle a trouvé son identité d’artiste, estime-t-elle.
«Pendant mes quatre années à l’université, je me suis souvent appuyée sur ma famille… La distance est aussi un peu difficile. Je voulais faire un peu un hommage à ma famille pour lui dire merci de m’avoir appuyée et montrer que les liens familiaux c’est super important.»
L’installation appelée Les visages qui m’entourent témoigne justement de cet attachement pour sa famille. Même s’ils vivent loin les uns des autres, il est possible de montrer de l’affection. Les maisons occupent aussi une place importante dans son travail, notamment avec l’installation The Old Blue House inspirée de ses souvenirs d’enfance. Elle a demandé à sa soeur et à ses parents de dessiner leur propre version de cette vieille maison où ils ont vécu pendant plusieurs années. On retrouve donc quatre versions différentes de la demeure.
Pour sa part, Kimberley Vallillee nous présente une installation de photographies sur le deuil et une seconde sur le féminisme. Cette pièce, intitulée Te considèrestu féministe?, composée de 30 portraits en noir et blanc sur lesquels elle a incorporé du texte, expose divers points de vue sur le mouvement féminisme.
Pour réaliser cette oeuvre imposante, elle a eu des conversations avec une trentaine de personnes sur ce sujet qui est devenu le thème central de son parcours pendant ses quatre années d’études. Elle s’est toujours sentie interpellée par le droit des femmes et toutes les questions entourant la maltraitance de celles-ci.
«Je veux vraiment être capable de une différence avec mon art.»
Les deux finissantes qui se connaissent depuis longtemps ont également créé un projet collaboratif d’estampe et de photographie inspiré de leurs villages natals, Saint-Léonard et Grand-Sault.
«Quand on est arrivé pour faire l’oeuvre collaborative, on savait qu’on voulait faire de quoi avec la région d’où l’on vient. C’est de quoi qui nous identifie», a ajouté Savannah Beaupré.
L’exposition qui comprend un total de six installations est en montre sur le site web de la Galerie Louise-et-ReubenCohen pendant tout l’été. ■ faire