Aide à la prise de médicaments: le frère d’une patiente tire la sonnette d’alarme
Une aînée de Moncton souffrant de schizophrénie a été hospitalisée à deux reprises depuis la fin avril parce qu’elle n’a plus d’aide pour la prise de ses médicaments. Son frère demande au gouvernement provincial d’agir pour briser ce cercle vicieux.
Paul Ouellet d’alarme.
Ce fonctionnaire à la retraite milite depuis des années pour que sa soeur Lorette et les autres Néo-Brunswickois souffrant de maladies mentales aient accès à de meilleurs soins.
Cette fois, c’est l’accompagnement à domicile, plus précisément l’aide à la prise de médicaments, qui est dans sa mire.
En temps normal, Lorette – qui est âgée de 65 ans, est atteinte de schizophrénie et demeure seule dans un appartement – reçoit la visite d’une préposée, du lundi au vendredi. Cette dernière s’assure qu’elle suit assidûment son traitement.
«Ce n’est pas juste sortir les médicaments et les lui donner. Elle doit la voir ingérer (les comprimés) par la bouche et attendre qu’elle les digère», explique-t-il en entrevue téléphonique.
Il affirme que l’état de santé de sa soeur est stable lorsqu’elle reçoit cette aide.
Lorette a cessé de recevoir cet accompagnement à la fin mars, selon lui.
Paul Ouellet affirme que l’agence qui fournit ce service (une entreprise privée mandatée par le ministère du Développement social du N.-B.) lui a expliqué que cette interruption était due à un manque de personnel.
Il dit avoir parlé au travailleur social responsable du dossier de sa soeur afin qu’une autre agence privée prenne le relais.
«Je lui ai dit; ne peux-tu pas trouver une autre agence? Il m’a dit: “j’essaie Paul, mais les agences me disent toutes qu’elles ne peuvent pas avoir de ressources”.» tire une fois de plus la sonnette
Pendant des semaines, sa soeur devait débrouiller seule. Il craignait le pire.
«Ma soeur ne prenait pas ses médicaments, parfois elle en prenait trop.»
DEUX HOSPITALISATIONS EN UN MOIS
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Ce que craignait Paul Ouellet s’est produit. Puisqu’elle ne suivait plus son traitement, l’état de la santé mentale sa soeur s’est rapidement dégradé. Elle a été hospitalisée à l’unité psychiatrique de l’Hôpital de Moncton, le 30 avril.
Deux semaines plus tard, il a été avisé que Lorette se portait mieux et qu’elle allait bientôt recevoir son congé.
Il dit avoir demandé à ce qu’elle soit gardée à l’hôpital en attendant qu’elle soit à nouveau accompagnée lors de la prise de ses médicaments.
«Je leur ai dit que ça fait quarante quelques années que je chemine avec elle, qu’elle allait rentrer à nouveau (à l’hôpital) dans une couple de jours, parce qu’elle n’aime pas prendre ses médicaments.»
Lorette est donc retournée à la maison le 21 mai.
Une fois de plus, ce que craignait Paul Ouellet s’est produit. Deux jours après avoir reçu son congé, elle a fait une autre crise et a été hospitalisée.
Paul Ouellet s’attend maintenant à ce qu’elle soit à nouveau renvoyée à la maison dès que son état sera jugé assez stable.
Ce cycle infernal reprendra de plus belle tant qu’elle n’aura pas de l’aide pour la prise de médicaments, affirme-t-il.
«Ils vont me dire exactement la même chose, ils vont la relâcher. C’est un cercle vicieux. Et une bonne fois, on la perdra…»
Pour l’instant, il poursuit ses efforts pour faire bouger les choses. Il a écrit à la ministre du Développement social (avec des copies conformes à plusieurs autres élus). Il s’est aussi plaint au Défenseur des aînés du Nouveau-Brunswick.
L’Acadie Nouvelle a demandé une entrevue avec la ministre du Développement social du Nouveau-Brunswick, Dorothy Shephard, mardi avant-midi.
Nous avons aussi demandé au ministère plus de détails sur la situation actuelle en matière d’aide à la prise de médicaments. Nos démarches n’ont pas porté leurs fruits. ■