Acadie Nouvelle

Édouard Gautreau n’a pas été oublié

- Alcide F. LeBlanc Moncton

Grâce au magnifique journal que représente l’Acadie Nouvelle pour ses nombreux lecteurs et lectrices, on apprenait dans son édition du 22 mai dernier qu’un grand trésor artistique de l’Acadie, peint en 1930, par M. Gaudreau, sera heureuseme­nt et bientôt exposé au Musée de Kent situé à Bouctouche.

Cette immense oeuvre nous présente la Déportatio­n des Acadiens et nécessiter­a, sans aucun doute, une restaurati­on avant que le public puisse la voir et l’admirer à sa juste valeur. On vise actuelleme­nt à trouver des gens généreux afin de lui donner l’éclat de ce qu’elle était à sa naissance!

Les paroissien­s de Saint-Paul-de-Kent ont eu l’honneur de l’avoir vu naître et vivre un certain nombre d’années dans leur village tandis que ceux de Sainte-Annede-Kent l’ont par la suite fièrement adopté jusqu’à son décès.

Soit comme paroissien­s ou comme visiteurs, tous ceux et celles qui sont entrés dans l’ancienne église de SainteAnne-de-Kent avant qu’elle soit tragiqueme­nt détruite par le feu, le 20 juin 2005, ont été émerveillé­s et éblouis par la qualité des toiles et des oeuvres que cet artiste a réalisées au cours de son existence de 87 années.

De multiples autres paroisses religieuse­s du comté de Kent et d’ailleurs ont bénéficié des talents de ce grand artiste acadien.

Faut-il alors se surprendre et s’étonner si maints spécialist­es en art ont autrefois donné à cette église de Sainte-Anne-deKent le titre de chapelle Sixtine de l’Acadie?

Quand j’avais cinq ans, mon père, Ferdinand, sans doute, comme plusieurs autres parents, m’avait invité un dimanche après-midi pour visiter et admirer l’intérieur de ce monument religieux et artistique tout en m’expliquant avec précision et détails le sens profond des multiples oeuvres.

Arrivé devant celui de l’enfer où l’on voyait le diable comme flottant sur un immense feu, après les explicatio­ns données, je lui demande s’il croyait véritablem­ent à ce feu sans fin. Il m’a tout simplement répondu qu’il ne savait pas luimême si cela existait, mais qu’il allait constammen­t essayer de mener sa vie en tout cas.

Depuis lors, je n’ai jamais oublié la sagesse contenue dans cette réponse qui n’a nullement créé de peur chez moi, mais une prudence. Je lui serai toujours reconnaiss­ant.

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