Trudeau ouvre une conférence de l’ONU avec un appel à la coopération mondiale
Le premier ministre Justin Trudeau a lancé un appel à la coopération mondiale lors d’une importante rencontre des Nations unies, jeudi, visant à atténuer les effets sociaux et économiques dévastateurs de la pandémie de COVID-19.
La conférence a eu lieu au moment où le Canada se dispute l’un des deux sièges non permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, qui seront attribués le mois prochain. La Norvège et l’Irlande sont aussi dans la course. Le Canada propose une plateforme pour essayer d’aider à reconstruire le monde postpandémique.
M. Trudeau coorganise la conférence virtuelle de quatre heures avec le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, et le premier ministre jamaïcain, Andrew Holness, et il a ouvert la vidéoconférence de plusieurs heures en affirmant son soutien aux institutions internationales qui doivent mener la relance.
«Et pour que l’économie mondiale se rétablisse et que nos économies nationales rebondissent, nous avons besoin d’un plan mondial et coordonné», a déclaré M. Trudeau.
«Nos citoyens doivent avoir confiance dans les institutions internationales qui ne laissent personne de côté et qui sont capables de surmonter les défis mondiaux.»
TRUMP ISOLÉ
Plus de 50 chefs d’État et de gouvernement y participent, dont la chancelière allemande Angela Merkel et le président français Emmanuel Macron, le premier ministre britannique Boris Johnson, ainsi que des représentants de la Banque mondiale, du Fonds monétaire international et du secteur privé.
Le président américain Donald Trump n’y a pas participé. M. Trump a laissé entendre que les dirigeants intelligents placent les intérêts de leur propre pays avant toute chose.
Les uns après les autres, Mme Merkel, MM. Macron et Johnson, la présidente de la Commission européenne, ainsi que les premiers ministres de la Norvège et de l’Irlande - entre autres - ont critiqué l’approche de M. Trump sans mentionner son nom.
Ils ont défendu l’Organisation mondiale de la santé, à laquelle M. Trump a retiré du financement, et l’accord de Paris sur le changement climatique, duquel M. Trump a retiré les États-Unis.
Mme Merkel a rappelé aux participants à la rencontre que l’Allemagne avait insisté sur le changement climatique lors de sa dernière présidence du G7. Les États-Unis seront l’hôte du sommet du G7 cette année.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a noté que la pandémie pourrait pousser certains pays à se concentrer sur leurs propres besoins.
M. Macron, qui n’a jamais hésité à critiquer Donald Trump, a déclaré que «l’action collective» du système multilatéral mondial était cruciale. «Aucun pays ne peut trouver seul une solution à cette crise. Il ne peut y avoir de solution isolée. Nous devons aborder collectivement des questions telles que la santé, l’environnement, la justice», a souligné le président français.
«Le prix est payé par tous; la solution doit être trouvée par tous.»
M. Johnson, parfois considéré comme un esprit politique semblable à celui de M. Trump, a déclaré que tous les pays s’efforçaient de protéger leur peuple, comme ils doivent le faire. Mais il a ajouté: «Pourtant, aucun pays ne détient les clés de la victoire contre notre ennemi invisible. Si nous voulons vaincre la COVID-19, parvenir à une relance mondiale et éviter une future pandémie, nous devons travailler ensemble au-delà des frontières.»
L’Irlande et la Norvège, rivales du Canada pour les deux sièges temporaires du Conseil de sécurité, ont fait écho à ce sentiment.
«Ce n’est pas le moment de chercher la confrontation et de nous tourner vers nousmêmes», a déclaré la première ministre norvégienne Erna Solberg.
«Utilisons ce moment pour assurer une coopération plus globale afin de reconstruire un monde plus sain, plus vert, plus juste, égalitaire et durable.» ■
«C’est une mauvaise idée. Nous devons travailler ensemble et les uns pour les autres.»