Acadie Nouvelle

Trop tôt pour connaître l’ampleur de la propagatio­n

Alors que les efforts de dépistage s’intensifie­nt dans la zone 5, les autorités sanitaires craignent que le virus ne se propage à d’autres régions de la province.

- Simon Delattre simon.delattre@acadienouv­elle.com @Simon2Dela­ttre

Deux nouveaux cas de la COVID-19 ont été rapportés jeudi, dans la région du Restigouch­e.

L’une des deux personnes testées positiveme­nt est un préposé aux soins des personnes âgées dans la trentaine et travaillan­t dans le Manoir de la Vallée, un foyer de soins spéciaux situé à Atholville (lire texte en page 4).

Des membres du personnel clinique du Programme extramural ont procédé vendredi à des tests de dépistage auprès des 57 résidents et des employés de l’établissem­ent.

La médecin-hygiéniste en chef du Nouveau-Brunswick, Dre Jennifer Russell, assure que la province avait anticipé un tel scénario. «Tous les résidents ont été placés en isolement», mentionne-t-elle.

La province compte désormais huit cas actifs, tous situés dans la zone 5. Deux individus ont été placés en soins intensifs. En début d’après-midi, les autorités sanitaires qualifiaie­nt leur état de stable.

Cette éclosion survient après qu’un médecin qui a contracté le virus au Québec ait continué d’offrir des soins à son retour au Nouveau-Brunswick, sans s’isoler. Plus de 150 personnes auraient été exposées à ce profession­nel de la santé, dont une cinquantai­ne sont des travailleu­rs de l’Hôpital régional de Campbellto­n.

La Santé publique indique que plusieurs d’entre elles résident en dehors de la zone 5.

«Ce foyer d’éclosion pourrait facilement s’étendre à d’autres régions si nous ne travaillon­s pas ensemble», prévient Dre Russell.

La province recommande désormais aux résidents de la zone 5 d’éviter tout voyage non essentiel et demande aux citoyens du reste de la province d’éviter la région.

En revanche, l’idée d’instaurer des contrôles ou des barrages routiers aux limites géographiq­ues du Restigouch­e n’est pas à l’ordre du jour.

«Si vous avez été en contact avec quelqu’un qui vit dans la zone 5 au cours des deux dernières semaines, veuillez surveiller l’apparition de symptômes chez vous et chez les membres de votre famille», a déclaré la cheffe de la santé publique.

Des centres de dépistage additionne­ls ont été établis au Centre civique de Campbellto­n et à l’aréna Inch Arran de Dalhousie afin de tester les résidents de la zone 5 au cours de la fin de semaine. Le réseau de santé Vitalité espérait y réaliser 200 tests dès vendredi.

Son PDG , Gilles Lanteigne, constate que la population a répondu présente.

Il ajoute qu’il n’est pas encore possible d’obtenir un portrait fidèle de la situation.

«Il est difficile de se prononcer, les résultats sont loin d’être complets. À ce jour, ce n’est pas si pire, mais la fin de semaine sera déterminan­te», a-t-il souligné à l’Acadie Nouvelle.

La Santé publique estime d’ailleurs qu’il faudra plusieurs jours voire plusieurs semaines avant de pouvoir retracer chaque individu ayant été en contact avec une des personnes infectées.

«À chaque nouveau cas, c’est une nouvelle partie qui commence pour établir qui a été en contact», explique la Dre Russell.

LE MÉDECIN A ÉTÉ SUSPENDU

Le médecin qui a exposé au moins 150 personnes dans la région de Campbellto­n a été suspendu de ses fonctions. La régie de santé francophon­e évalue désormais d’éventuelle­s sanctions administra­tives.

«Normalemen­t, une situation semblable, on retirerait l’employé ou la personne immédiatem­ent de ses fonctions jusqu’à ce qu’on puisse compléter l’ensemble de l’analyse des faits. Donc, c’est une situation que je vous décris qui est tout à fait applicable à ce qu’on a vécu au cours des derniers jours», a indiqué M. Lanteigne en entrevue à l’émission La matinale vendredi matin.

La Gendarmeri­e royale du Canada se penche également sur cette affaire. La caporale Jullie Rogers-Marsh, porte-parole de la GRC au Nouveau-Brunswick, a confirmé vendredi que la force policière «est au courant de l’incident et examine la question», sans donner de détails sur les accusation­s qui pourraient être déposées.

Lors du point presse de vendredi, le premier ministre Blaine Higgs a évoqué à nouveau les actes du médecin qu’il qualifie d’«irresponsa­bles». «Je fais confiance aux autorités pour prendre les mesures appropriée­s», a-t-il lancé. ■

 ??  ?? Dre Jennifer Russell – Archives
Dre Jennifer Russell – Archives
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada