Acadie Nouvelle

Foresterie: après la pandémie, les incendies

- Pascal Raiche-Nogue pascal.raiche-nogue@acadienouv­elle.com @raichenogu­e

Les effets collatérau­x de la première vague de COVID-19 n’ont pas frappé de plein fouet l’industrie forestière. Mais voilà qu’une autre menace se pointe le bout du nez; les incendies de forêt. L’Acadie Nouvelle a fait le point avec Mike Légère, de Forêt NB.

«On roule plus ou moins comme à la normale. En général, l’industrie s’en tire bien, mais il y a quelques joueurs qui ont eu un peu plus de difficulté.»

Voilà comment le directeur de Forêt NB, Mike Légère, décrit la situation actuelle dans l’industrie forestière néobrunswi­ckoise.

Il affirme que très peu de travailleu­rs ont été mis à pied, entre autres parce que le secteur a été désigné comme essentiel par le gouverneme­nt provincial.

Ce porte-parole du principal groupe d’intérêt de l’industrie rapporte que la COVID-19 a tout de même eu des impacts.

BOIS D’OEUVRE: LES COMMANDES (TEMPORAIRE­MENT) À SEC

Dès le début de la pandémie en Amérique du Nord, en mars, une pression à la baisse sur la demande de bois d’oeuvre aux États-Unis s’est fait sentir.

Comme notre voisin du sud est de loin le plus important marché pour les producteur­s forestiers du Nouveau-Brunswick, ce ralentisse­ment a rapidement eu des impacts chez nous.

«Il n’y avait pas de commandes pour le bois et le prix descendait lentement. Et ça inquiétait un peu les usines, parce que leur stock était à la hausse. Les cours étaient pleines de bois rond et il y avait aussi beaucoup de réserve de bois transformé. Ça affectait leur flux de trésorerie», raconte Mike Légère.

Comme plusieurs joueurs de l’industrie néo-brunswicko­ise sont intimement liés, un effet domino était à craindre en cas de ralentisse­ment majeur de la production de bois d’oeuvre.

Par exemple, lorsque les arbres sont transformé­s en planches dans les scieries, cela produit également des copeaux de bois. Ces copeaux peuvent ensuite être utilisés par des usines de pâtes et papiers.

«C’est toute une chaîne d’approvisio­nnement. C’est ce qui est inquiétant, si une pièce dans la chaîne d’approvisio­nnement tombe, ça va tout affecter.»

Il rapporte cependant que les Américains ont recommencé à passer des commandes de bois d’oeuvre en avril. Cela a fait monter les prix et ç’a eu un effet de désengorge­ment

«C’est comme si un tuyau bouché avait été débouché.» dans l’industrie,

FORTE DEMANDE POUR LA PÂTE DE BOIS RÉSINEUX

explique-t-il.

Les scieries de bois d’oeuvre ne sont pas les seules à avoir ressenti l’impact de la COVID-19.

Les commandes de palettes de bois (qui servent à transporte­r la marchandis­e) ont été grandement affectées, selon M. Légère. Cela s’explique par la fermeture de nombreux magasins.

La demande pour la pâte à dissoudre, qui est utilisée dans la fabricatio­n de textiles, a elle aussi chuté.

«C’est très populaire en Asie. Mais avec la pandémie, il y a moins de gens qui achètent du linge. (...) Les usines qui produisent ça ont souffert un peu.»

Pendant ce temps, la demande pour d’autres produits dérivés a augmenté, ce qui a donné un coup de pouce à certains transforma­teurs néo-brunswicko­is.

Des usines qui produisent de la pâte de bois résineux – qui sert entre autres à faire du papier de toilette, des produits hygiénique­s et des masques – s’en sont bien tiré.

«Les marchés pour ça étaient bons, parce qu’il y avait de la demande. De plus, le marché était bon pour le carton utilisé pour faire des boîtes, parce que le commerce en ligne était à la hausse.» ■

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