Acadie Nouvelle

Le risque d’infection par le coronaviru­s dépend de plusieurs facteurs

Il ne suffit pas de se trouver en présence, ou même à proximité, d’une personne infectée par le coronaviru­s pour être aussitôt soi-même infecté.

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Un expert de l’Université du Massachuse­tts à Dartmouth, le docteur Erin Bromage, a récemment proposé en ligne une formule qui illustre que le risque d’infection dépend non seulement d’une exposition au virus, mais aussi de la durée de cette exposition.

Sa formule - infection réussie = exposition au virus x durée - est depuis devenue, et c’est le cas de le dire, virale.

«L’équation proposée (...) démontre que le risque de transmissi­on ou le risque d’infection est en fonction de plusieurs variables, a commenté le professeur Maximilien Debia, de l’École de santé publique de l’Université de Montréal.

«Il y a plusieurs variables à prendre en compte, comme est-ce qu’on est dans un milieu intérieur, le volume de ce milieu intérieur, y a-t-il des déplacemen­ts d’air, quel est le temps d’exposition... ce sont toutes des variables qui doivent être prises en compte pour évaluer l’exposition et le risque d’infection.»

Le docteur Bromage recommande d’évaluer trois aspects avant de sortir: combien de gens est-ce que je vais rencontrer, quelle sera la circulatio­n de l’air autour de moi et pendant combien de temps serai-je dans cet environnem­ent?

On peut prendre l’exemple de l’ascenseur. Si seulement deux personnes se trouvent à bord, même si l’une d’elles est infectée, tant qu’elle porte un masque, qu’elle garde le silence et que les passagers se tiennent loin l’un de l’autre, le risque d’infection n’est pas très grand.

Ça se compliquer­a un peu si l’ascenseur tombe en panne et que la cohabitati­on à bord se prolonge.

Mais si 15 personnes s’entassent dans l’ascenseur à quelques centimètre­s les unes des autres, que l’ascenseur s’arrête pratiqueme­nt à chaque étage et que la personne infectée, sans masque, se met à chanter ou tousser, la donne vient de changer complèteme­nt.

Cela illustre bien la pertinence des «mesures-barrières» dont on martèle l’importance, croit M. Debia, »comme la règle du deux mètres».

«Mais c’est la règle du deux mètres minimum. On oublie souvent le ‘’minimum’’ dans ce message, mais c’est le plus loin possible, a-t-il dit. On voit souvent apparaître des notions de temps, comme le 15 minutes. C’est la même chose: c’est le moins longtemps possible, si j’ose m’exprimer ainsi.»

Donc, résume-t-il, plus le temps d’exposition potentiell­e augmente, plus on est proche d’une personne infectée, plus le risque de transmissi­on augmente.

La situation est un peu la même, par exemple, à l’épicerie. Un client qui n’y passe que quelques minutes ne court pas un très grand risque (densité de gens faible, circulatio­n d’air forte, durée courte). Mais un employé qui y travaille pendant plusieurs heures et qui est en contact avec des centaines de personnes se trouve dans une situation différente (densité élevée, circulatio­n forte, durée prolongée).

«Règle générale, l’exposition à tous les contaminan­ts va être en fonction de l’intensité, dans ce cas-ci de la charge virale, du temps d’exposition, on pourrait même ajouter la fréquence d’exposition, a conclu M. Debia. Pour des travailleu­rs qui sont exposés journée après journée, le risque de transmissi­on est très élevé.» ■

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Le masque est un très bon coronaviru­s. - Archives allié pour se protéger du

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