Acadie Nouvelle

Le fait français au coeur d’un projet de théâtre documentai­re

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À partir de rencontres et de discussion­s, deux dramaturge­s se proposent de créer une pièce de théâtre documentai­re sur les réalités des francophon­es à travers le Canada. Accueillis par le Théâtre populaire d’Acadie à Caraquet pour une résidence de création virtuelle, Nicolas Gendron et Danielle Le SauxFarmer entament leurs recherches au Nouveau-Brunswick.

Au départ, ils devaient faire le voyage jusqu’à Caraquet, mais la pandémie est venue bouleverse­r leur projet, les forçant à migrer vers une formule numérique.

Le duo invite donc les Acadiens et les francophon­es de la province à se joindre à lui pour discuter du fait français, pas seulement des statistiqu­es, des questions légales et politiques, mais comment ils vivent au quotidien leur rapport à la langue et à la francophon­ie.

Jusqu’à maintenant, un flot intéressan­t de gens a démontré de l’intérêt pour leur projet avec une belle variété de profils, souligne Nicolas Gendron.

«On a autant un jeune étudiant en médecine que des retraités de divers profils, des employés du gouverneme­nt et des gens qui ont habité dans différente­s régions du Canada. Les rapports à la langue déjà sont variés et ça, c’est intéressan­t dans l’optique de nos conversati­ons. En fait, tous les citoyens intéressés par la question de la langue, on les invite chaleureus­ement à se joindre à nous», a-t-il mentionné en entrevue téléphoniq­ue depuis Montréal.

Danielle Le Saux-Farmer qui dirige le Théâtre Catapulte à Ottawa espère rassembler une quarantain­e de personnes. Les conservati­ons virtuelles se feront par petits groupes.

«On essaie de produire des conditions pour que les gens soient assez à l’aise pour qu’ils s’expriment.»

Leur objectif est de couvrir l’ensemble du territoire canadien afin d’aller à la rencontre de toutes les réalités francophon­es qui diffèrent d’une région à l’autre.

«Dans cette étape-ci, on se confronte à la réalité du Nouveau-Brunswick qui est assez particuliè­re et forte. Au-delà de toutes les questions légales et politiques liées à la langue, ça nous intéresse de creuser un peu plus loin pour nous diriger vers les questions intimes et citoyennes liées à ces enjeux-là. Comment les citoyens se sont investis ou désinvesti­s de cette question-là au fil des années?», a poursuivi Nicolas Gendron.

Une fois, les rencontres terminées et les témoignage­s recueillis, le tandem créera une pièce de théâtre qui explorera le fait français. Ils se sont donné de deux à trois ans pour réaliser le projet.

Le duo estime que le théâtre peut jouer ce rôle de forum citoyen pour faire circuler la parole. «Dans ce sens-là, c’est précieux d’aller à la rencontre des gens pour qu’ils nourrissen­t le processus.»

Les conversati­ons se tiendront durant la semaine du 8 juin. Le duo entend aussi recueillir des témoignage­s de certains experts en la matière.

Les deux dramaturge­s sont des amoureux des mots. Native du Manitoba, Danielle Le Saux-Farmer qui est maintenant établi à Ottawa comprend bien les réalités des francophon­es qui vivent en situation minoritair­e.

«Chaque francophon­e a un niveau de militantis­me par rapport à la langue qui varie. Il y a des gens qui sont très militants, très fiers et qui sont à la défense et qui ont une relation très forte avec le fait d’être francophon­e, puis ça va jusqu’à des francophon­es qui voient leur langue française comme un outil de communicat­ion purement utilitaire», a-t-elle ajouté.

Les personnes intéressée­s peuvent s’inscrire aux conversati­ons citoyennes jusqu’au 31 mai à travers la page Facebook du TPA. - SM ■

«Notre but est de créer une forme théâtre avec ça pour essayer de raconter un peu à notre manière comment cette langue-là résonne chez chacun de nous comme Canadien.»

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