Déconfinement: des commerçants heureux et soulagés au Restigouche
La région a rejoint le reste de la province dans la phase jaune, vendredi
Le jour J est enfin arrivé. Après plusieurs semaines difficiles au Restigouche en raison d’une éclosion de COVID-19 en mai, la zone 5 a pu rejoindre le reste de la province dans la phase jaune, vendredi.
Rodney Harris, du salon Chubby’s, à Campbellton, n’a pas perdu de temps pour rouvrir ses portes.
Dès 6h, vendredi matin, le barbier était prêt à refaire une beauté à ses clients.
«Je suis impatient de retourner au travail», avait-il témoigné le soir précédent.
«Il y a déjà des clients qui m’appellent, mais j’ai décidé que j’allais seulement fonctionner sur une base de premier arrivé premier servi pour l’instant.»
Le barbier prévoyait un retour mouvementé.
«Je m’attends d’ouvrir de 6h jusqu’à 19h», at-il lancé.
Le salon Chubby’s avait pu reprendre ses activités pendant quelques jours, en mai, avant qu’une éclosion de cas à l’Hôpital régional de Campbellton et dans un foyer de soins d’Atholville force le gouvernement à rétrograder la zone 5 à la phase orange.
M. Harris était impatient de revenir à la phase jaune, comme le reste de la province.
Camilla Charest ne s’ennuyait pas non plus, vendredi matin.
La coiffeuse, qui prépare son ouverture pour mardi, indique que le téléphone ne dérougit pas.
«Je suis au téléphone depuis tôt ce matin. Les clients ont hâte. C’est le temps que ça recommence.»
Mme Charest accueille aussi le déconfinement de la zone 5 avec un soupir de soulagement. «Au niveau de l’aspect financier, ça été un peu stressant. Nous n’avions pas peur de la COVID-19 comme telle, mais de son impact.»
Outre les salons de coiffure, les piscines, les studios de danse, les patinoires, les gymnases et les salles de quilles ont aussi eu le feu vert pour rouvrir à partir de vendredi.
Également, les visites à l’extérieur et à l’intérieur des établissements de soins de longue durée sont maintenant permises.
Même chose pour les camps de vacances, à condition que les précautions adéquates soient prises.
Si certains ont profité de la «bonne nouvelle» pour reprendre immédiatement leurs activités, d’autres ont toutefois préféré patienter encore.
C’est le cas de Vicky Leblanc, propriétaire du studio de yoga Luminous, à Campbellton.
«On a choisi d’attendre et de réévaluer la situation en septembre, pour les sessions d’automne», a-t-elle témoigné.
Non seulement la professeure veut-elle s’assurer que la situation est stable avant d’accueillir ses élèves, elle considère aussi qu’il ne serait pas profitable d’ouvrir le studio en plein été.
«Le souhait est qu’on sera toujours dans la phase jaune en septembre et que tout va bien aller.»
René Gionet, lui, souligne qu’il n’a pas le choix d’attendre avant d’ouvrir sa salle de quilles.
Même si la phase jaune lui permet techniquement de le faire, il note que les mesures de distanciations sociales seraient trop difficiles à respecter.
«Les ligues sont comprises d’une soixantaine de personnes, en plus des spectateurs, donc on n’est pas sur la veille d’ouvrir.»
Le propriétaire précise que le Centre de Bowling Campbellton Lions survit grâce à ses membres et ne peut pas se permettre de reprendre ses activités sans les tournois de ligue.
En date de vendredi, il y avait 13 cas actifs de COVID-19 au Nouveau-Brunswick.
Deux patients étaient hospitalisés, et l’un d’entre eux se trouvait à l’unité des soins intensifs.
Le dernier cas répertorié au Restigouche remonte au 20 juin et 42 150 tests de dépistage ont été réalisés jusqu’à présent. ■