Centre civique: Campbellton remboursera ses partenaires
En raison de la fermeture précipitée du Centre civique, la Ville de Campbellton procédera au remboursement partiel des contributions financières remises par ses municipalités partenaires.
Dans la foulée de la pandémie de la COVID-19, la Ville de Campbellton n’a eu d’autres choix que de fermer les portes de son complexe sportif, écourtant ainsi de quelques semaines la saison de hockey, mais mettant aussi une croix pour plusieurs mois sur les activités de sa piscine et autres programmes connexes.
Mais voilà, la Ville n’est plus seule dans cette aventure. Elle a sollicité l’appui des communautés environnantes pour l’aider à payer la facture de son infrastructure sportive. Faute d’entente, les citoyens des communautés non participantes se voient imposer des frais aux usagers. Plusieurs ont d’ailleurs décliné cette invitation. Au Nouveau-Brunswick, seul le village de Tide Head a répondu par l’affirmative. En Gaspésie, les communautés de Matapédia, Pointe-à-la-Croix, RestigoucheSud-Est, Escuminac ainsi que la Première nation de Listuguj, ont embarqué dans le projet.
Le problème, c’est que ces communautés partenaires ont finalement payé pour un service auquel elles n’ont plus accès depuis mars. Sachant qu’il commençait à y avoir de la grogne à ce chapitre, le conseil municipal de Campbellton a décidé de prendre les devants et de remédier à la situation cette semaine en acceptant de rembourser partiellement ses membres pour les mois de mars à août.
«On n’a pas attendu d’avoir un tas de plaintes avant d’agir, on a décidé de rembourser pour les mois non utilisés. À notre avis, c’était la bonne chose à faire», exprime la mairesse, Stéphanie Anglehart-Paulin.
Le Restigouche étant de retour dans la phase jaune de déconfinement, la Ville aurait pu décider de rouvrir son Centre civique, à tout le moins la piscine. Mais ce ne sera pas le cas. En général, la piscine est très peu utilisée en juillet et en août. Et de plus, même si elle ouvrait, plusieurs de partenaires – nommément toutes les communautés de la Gaspésie – ne pourraient en profiter puisque la frontière est toujours fermée aux besoins non essentiels.
Cela dit, même si la Ville rembourse une partie des contributions de ses partenaires, cela ne devrait pas causer de problèmes à son budget. La raison est simple: pas d’ouverture, pas de dépenses.
En fait, selon certaines estimations, la COVID-19 serait plutôt profitable à la Ville. Sans les dépenses liées au Centre civique et aux autres infrastructures municipales, Campbellton se dirigerait vers un surplus évalué entre 500 000$ et un 1 000 000$. La Ville peut donc rembourser ses partenaires (du Centre civique) sans trop s’inquiéter pour son porte-feuille.
N’empêche, même si le Centre civique est actuellement fermé, la Ville s’apprête à solliciter à nouveau les communautés avoisinantes afin de les inviter à partager les coûts de l’infrastructure. Cette tâche s’annonce particulièrement complexe alors que d’un côté, les communautés du Restigouche ont historiquement démontré peu d’intérêt envers la formule (de partage des coûts) proposée par Campbellton, et de l’autre, que le gouvernement du Nouveau-Brunswick persiste depuis le début de la pandémie à maintenir la ligne dure avec les citoyens d’Avignon, ce qui est la cause de plusieurs tensions du côté gaspésien.
Par ailleurs, les membres du conseil ont adopté une motion voulant que la Ville défrayera les coûts liés à la location du Centre civique et à l’utilisation de son personnel lors du dépistage de masse de la COVID-19 effectué en mai par le Réseau de santé Vitalité.
«Ce n’est pas un montant exorbitant, mais c’est aussi une question de principe. On se voyait mal facturer le Réseau pour un événement qui, dans le fonds, a été organisé pour assurer la sécurité de notre population», exprime la mairesse. ■