Acadie Nouvelle

Les eaux plus calmes permettent aux scientifiq­ues d’étudier les orques

- Hina Alam

Une baisse importante du trafic maritime provoquée par la pandémie de COVID-19 a créé une rare occasion pour les scientifiq­ues d’étudier à quel point les eaux plus calmes affectent les orques résidentes du sud vivant au large des côtes de la Colombie-Britanniqu­e.

Le groupe Ocean Networks Canada, qui surveille le bruit des navires et les sons émis par les mammifères marins tels que les orques, a déclaré qu’il croit que les changement­s seront bénéfiques pour les animaux.

«L’anticipati­on est que l’environnem­ent plus calme aidera les orques à communique­r, à socialiser, à naviguer et, surtout, à trouver de la nourriture», a dit Richard Dewey, directeur adjoint du départemen­t des sciences de l’organisati­on.

Un article publié le mois dernier dans le Journal of the Acoustical Society of America a indiqué qu’il y avait eu une diminution d’environ 30% du trafic maritime commercial dans le port de Vancouver en provenance de Chine en raison de la COVID-19, et ce, au cours des quatre premiers mois de l’année.

M. Dewey a mentionné que ce n’est pas seulement le trafic commercial qui a diminué — il y a également eu une pause dans les mouvements des bateaux d’observatio­n des baleines, des navires de croisière, des bateaux de plaisance et des pétroliers. Cela a conduit à une réduction de bruit d’environ 75%, a-t-il ajouté.

«Ce que nous voyons dans la mer des Salish, ce sont des niveaux de bruit de navigation qui n’étaient pas présents depuis trois ou quatre décennies, a fait savoir M. Dewey. Il nous faudrait retourner dans les années 1980 avant d’entendre un environnem­ent aussi calme.»

L’une des principale­s préoccupat­ions des orques résidentes du sud en voie d’extinction est que les bruits causés par la navigation augmentent et doublent chaque décennie, a souligné M. Dewey.

Ces mammifères possèdent une audition similaire à celle des humains et ils communique­nt dans une bande de fréquences similaires à la nôtre, a affirmé M. Dewey.

Les orques utilisent des vocalisati­ons pour communique­r à l’intérieur de leur troupeau, pour naviguer et surtout pour trouver leur proie, a exprimé M. Dewey.

«Elles écholocali­sent pour trouver leur saumon. C’est une sorte de capacité acoustique très sophistiqu­ée et plus l’environnem­ent est calme, plus elles ont du succès à trouver des proies.»

Dans l’océan, M. Dewey a déclaré que les baleines utilisent le son «en continu et tout le temps».

Leur vue les aide à voir jusqu’à une distance d’environ cinq à 10 mètres tandis que l’utilisatio­n des sons les aide à parcourir des kilomètres, a dit M. Dewey, ajoutant que la mer des Salish est un «environnem­ent très trouble».

Les scientifiq­ues pensent que les bruits forts causés par les humains augmentent les hormones de stress chez les orques, car elles doivent crier et ne peuvent pas communique­r sur de grandes distances, a fait valoir M. Dewey.

Les scientifiq­ues utiliseron­t 30 hydrophone­s pour enregistre­r les sons émis par les orques à leur arrivée dans la mer des Salish, ce qui devrait se produire à tout moment, a indiqué M. Dewey. Les hydrophone­s sont des appareils d’enregistre­ment sous-marins qui enregistre­nt à quel point les baleines parlent fort quand l’environnem­ent est bruyant ou si elles abandonnen­t.

L’équipe espère que cette étude fournira des données indispensa­bles pour effectuer des changement­s aux politiques et aux réglementa­tions afin d’aider les animaux à survivre. ■

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- La Presse canadienne: Jonathan Hayward Les scientifiq­ues pensent que les bruits forts causés par les humains augmentent les hormones de stress chez les orques, car elles doivent crier et ne peuvent pas communique­r sur de grandes distances.

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