Bulle: pas de marche prévue au Restigouche
Si la pression commence à se faire ressentir en vue de la création d’une bulle communautaire entre le Madawaska et le Témiscouata, aucun rassemblement n’est prévu pour l’instant du côté de l’autre porte d’entrée des provinces maritimes.
Au Restigouche et dans la région d’AvignonOuest en Gaspésie, on suit de très près les efforts de leurs voisins de l’ouest pour faire avaler au premier ministre Blaine Higgs le concept de la bulle communautaire avec les régions limitrophes du Québec.
Une manifestation, organisée par le Comité Solidarité Inter-Provinciale, est d’ailleurs en préparation afin de dénoncer ces restrictions frontalières en place depuis maintenant près de trois mois. Elle est prévue ce samedi 4 juillet, près de l’aéroport d’Edmundston, situé à Saint-Jacques.
Mais au Restigouche et dans AvignonOuest, il n’est pas question pour le moment d’imiter ce geste et d’organiser une seconde marche favorable à l’ouverture du pont pour les citoyens de la région de la baie des Chaleurs uniquement.
La raison est simple: le message est clair, il a été lancé, entendu même, et ce, plus d’une fois. Le problème toutefois, c’est qu’il ne semble pas recevoir l’attention désirée du gouvernement au pouvoir.
«Le premier ministre du NouveauBrunswick a vu notre marche, il a entendu nos demandes. Est-ce que ça a donné quelque chose? Non! Les lettres du chef de la Première nation de Listuguj ainsi que celles du maire de Pointe-à-la-Croix sont aussi restées sans réponse. Elles ont été ignorées. M. Higgs semble borné sur le sujet», estime Lisa Levesque, principale organisatrice de la marche interprovinciale de mai.
Selon elle, cette marche de solidarité
aprouvé sans équivoque l’appui des gens du Restigouche et d’Avignon-Ouest à la création de cette fameuse bulle communautaire.
Toutefois, l’événement avait également soulevé son lot de critiques, certains le trouvant trop risqué en pleine pandémie. On se souviendra qu’environ 500 personnes des deux côtés du pont interprovincial J.C. Van Horne s’étaient rencontrées au milieu de ce dernier afin de réclamer des assouplissements aux frontières provinciales.
Aujourd’hui, le concept est non seulement réclamé pour le Madawaska/Témiscouata, il est également appuyé par la Chambre de commerce régionale de Campbellton ainsi que le Parti libéral du Nouveau-Brunswick.
«Je me croise les doigts que nous pourrons circuler librement entre nos régions d’ici la fin juillet et que les avis de quarantaine seront levés. On a hâte que ça bouge», espère Mme Levesque.
RENCONTRE AVEC BLAINE HIGGS
Le maire de Balmoral et président du Forum des maires du Restigouche, Charles Bernard, n’a pas lui non plus l’intention d’organiser ou de mousser une éventuelle manifestation. Ceci dit, s’il venait qu’à y en avoir une, le politicien affirme sans gêne qu’il figurerait parmi les marcheurs.
«On le dit depuis plusieurs semaines, le fait qu’il n’y a pas de bulles avec nos voisins d’Avignon-Ouest (de Matapédia à Carleton) ne fait aucun sens. Notre relation avec cette région dépasse l’économie. C’est aussi social, culturel et familial. Et de plus, ça fait deux mois qu’ils n’ont plus de cas. Il est temps que ça débloque, car plus on attend, plus il risque d’y avoir des séquelles», estime le maire.
À ce stade-ci, M. Bernard préfère la voie diplomatique et tenter de convaincre directement le premier ministre que de passer par une manifestation.
Cela fait en effet plusieurs semaines que lui et ses confrères maires du Restigouche exigent une rencontre avec M. Higgs, des démarches jusqu’ici infructueuses.
Cela dit, il estime que de récentes conversations avec l’entourage du premier ministre sont encourageantes et pourraient déboucher sur une rencontre.
«Les choses ont évolué très rapidement au cours des derniers jours. On a poussé vraiment fort pour rencontrer le premier ministre, et ça pourrait finalement survenir sous peu. On espère que ce sera le cas, car nous avons vraiment un dossier solide à lui présenter»,exprime M. Bernard. ■