Acadie Nouvelle

Infirmière­s agressées au CHU Dr-Georges-L.-Dumont: verdict en septembre

La juge Yvette Finn se donne jusqu’au 11 septembre pour trancher sur le sort de Randy Van Horlick, accusé d’avoir tabassé deux infirmière­s du Centre hospitalie­r universita­ire Dr-GeorgesL.-Dumont.

- Alexandre Boudreau alexandre.boudreau@acadienouv­elle.com

Le long procès de Bruce Randolph «Randy» Van Horlick en est à sa dernière étape: l’attente.

L’accusé a plaidé non coupable à deux accusation­s de voies de fait ayant causé des lésions corporelle­s envers Natasha Poirier et Teresa Thibeault, deux infirmière­s du CHU Dumont.

Lors de l’agression de Natasha Poirier le 11 mars 2019, M. Van Horlick lui a arraché des cheveux et l’a frappée à la tête et au corps à plusieurs reprises. Elle a eu une commotion cérébrale et elle subit toujours les séquelles de cette attaque, selon son témoignage.

Teresa Thibeault lui est venue en aide et a subi des blessures lorsqu’elle tentait d’empêcher l’homme d’attaquer sa collègue.

L’avocat de la défense, Nathan Gorham, explique que son client était dans un état de stress extrême qui a mené à une perte de contrôle passagère, lors de laquelle M. Van Horlick aurait commis l’attaque.

Ce stress aurait été causé par le fait que son épouse Catherine Van Horlick, une patiente de l’hôpital, éprouvait de graves crises qui mettaient sa vie en danger.

L’accusé voulait que sa femme soit déplacée dans une chambre plus calme de l’hôpital. Le personnel de l’hôpital l’avait déplacée plus près du bureau des infirmière­s pour garder un oeil sur elle, mais Van Horlick affirme que cet endroit bruyant la dérangeait et provoquait d’autres crises.

Il est entré dans le bureau de l’infirmière en chef Natasha Poirier pour lui dire de mettre sa femme dans une autre chambre. Selon lui, Mme Poirier lui aurait alors dit de quitter la pièce d’un ton sec.

Selon la version des faits de l’infirmière, elle était plutôt polie et lui aurait simplement demandé de s’asseoir lorsque l’homme est entré dans son bureau.

Le dernier témoin du procès, le Dr Julian Gojer, est un psychologu­e et avocat expert des états dissociati­fs.

Il est à noter que le Dr Gojer a mené une entrevue avec l’accusé et qu’il s’est basé uniquement sur la version des faits de M. Van Horlick pour rédiger son rapport.

Il n’a émis aucune opinion sur la crédibilit­é des témoignage­s et de la preuve, et a convenu que ce sera à la juge Finn de déterminer si l’agression résultait d’un automatism­e incontrôla­ble.

Mais il estime que plusieurs aspects de la version des faits de M. Van Horlick appuient la thèse selon laquelle l’homme n’était pas conscient de ses actes lorsqu’il a tabassé l’infirmière.

L’homme croyait que sa femme était en danger de mort, ce qui lui causait du stress et l’aurait prédisposé à une forte réaction émotionnel­le.

Le fait que l’infirmière lui a dit de quitter son bureau - si c’est bel et bien ce qui s’est passé - aurait alors été l’élément déclencheu­r de cet état dissociati­f, selon le docteur.

Le manque de confiance de M. Van Horlick envers les travailleu­rs de la santé, qui a été établi lors de son témoignage en mai, aurait exacerbé son état de stress.

La procureure Marie-Andrée Mallet a fait valoir que l’homme avait déjà un comporteme­nt menaçant envers certains travailleu­rs de la santé et qu’il devrait être reconnu coupable des deux accusation­s.

Elle a affirmé d’autant plus que la défense d’automatism­e sans problème de santé mentale est rarement reconnue par les tribunaux. ■

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- Acadie Nouvelle: Alexandre Boudreau Bruce Randolph «Randy» Van Horlick, à gauche, et son avocat Nathan Gorham.
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