Lueur d’espoir pour le sport scolaire
Lueur d’espoir pour les jeunes sportifs et leurs parents: le ministère de l’Éducation et de la Petite enfance serait en train d’examiner de nouvelles possibilités quant au maintien des sports interscolaires à l’automne.
En raison de la COVID-19, l’Association sportive interscolaire du Nouveau-Brunswick (ASINB) avait annoncé, à la fin juin, la suspension de plusieurs disciplines pour la saison scolaire 2020-2021.
Le baseball, le hockey, le football, le basketball, le soccer, le rugby, les meneuses de claques et le volleyball sont touchés.
Seuls les sports individuels tels que le golf, le cross-country, la natation et le badminton ont été épargnés par cette décision.
Depuis, plusieurs parents et élèves se sont mobilisés à travers la province afin de faire entendre leur désaccord.
À tout le moins, ils reprochent à l’ASINB d’avoir tranché beaucoup trop tôt.
«Je trouve que nos enfants ont été sévèrement pénalisés depuis le début de la pandémie», a témoigné François Poitras, d’Edmundston.
«Au départ, on comprenait parce que la COVID-19 frappait fort partout dans le monde. Mais là, dans notre zone, nous n’avons eu aucun cas depuis le 2 avril.»
Mordu du sport, M. Poitras souligne l’urgence pour les étudiants de bouger et d’évacuer le stress engendré par la pandémie. «Les experts nous disent que les jeunes sont très peu affectés par la COVID-19, alors pourquoi les empêcher de s’épanouir dans le sport et de maintenir une bonne santé?»
Au Québec, les activités sportives, y compris les matchs de sports collectifs, ont pu reprendre depuis le 22 juin.
L’homme d’Edmundston réclame donc les mêmes privilèges pour les Néo-Brunswickois.
DÉCROCHAGES ET PROBLÈMES
De son côté, l’entraîneur de hockey féminin, Jason Marmen, mène le même combat au nom des élèves.
Encore plus qu’une question de santé physique et mentale, il ajoute que les sports interscolaires sont aussi la clé du succès académique de plusieurs adolescents.
«Il y a plusieurs jeunes qui s’accrochent aux sports pour aller à l’école. C’est leur moteur, leur motivation. Si vous saviez combien de jeunes se sont sortis du trouble grâce à ça, moi le premier.»
Il est clair que le secondaire est souvent une période compliquée. Entre le stress des examens, la pression de s’intégrer et les soucis personnels, l’entraîneur avance que le soutien d’une équipe sportive est parfois indispensable.
«J’ai l’impression que si l’on n’a pas ça à l’école, on va avoir affaire à des décrochages et des problèmes de comportement. Certains diront que j’exagère, mais je l’ai vécu et je le vois venir.»
Avant d’entraîner dans la région du Madawaska, M. Marmen transmettait sa passion pour le hockey à Fredericton.
Des jeunes qui ont pris «le bon chemin» grâce aux sports, il en a côtoyé plus qu’un.
«Si le gouvernement décide d’attendre en décembre ou janvier pour permettre la reprise des sports, est-ce qu’il sera trop tard? Moi, je pense que pour certains, oui.»
Non seulement plusieurs saisons seront déjà terminées à ce moment, rien ne garantit que les athlètes auront toujours les habiletés ou l’intérêt pour leur sport, selon lui.
«En janvier, est-ce que toutes mes athlètes vont revenir? Et si elles développent l’habitude de sortir à toutes les fins de semaine avec leurs chums? Je n’en suis pas sûr.»
L’adepte de hockey demande au gouvernement provincial (qui a le pouvoir d’infirmer la décision) de réévaluer sérieusement la situation en mettant les élèves au coeur du débat.
Dans un courriel à l’Acadie Nouvelle, le ministère de l’Éducation a justement affirmé, jeudi, qu’il s’était «engagé à faire en sorte que les élèves soient actifs à l’école, ce qui comprend la participation à de l’activité physique et le développement de leur bienêtre physique et mental.»
Des discussions à ce sujet seraient déjà amorcées en collaboration avec les districts scolaires du Nouveau-Brunswick, en tenant compte des recommandations fournies par les autorités de la santé publique.