Leur abri reconstruit après Dorian, des sternes sont de retour à Shediac
Les sternes pierregarin sont de retour dans la baie de Shediac après que l’ouragan Dorian a détruit leur zone de nidification l’été dernier.
Le retour des oiseaux marins dans la baie de Shediac n’est pas un phénomène qui attire les foules, mais pour l’Association du bassin versant de Shediac, il s’agit d’une récompense pour un travail accompli.
Non seulement ces oiseaux n’ont pas quitté les environs après la destruction de leur chez-eux par l’ouragan, mais ils sont de retour en grand nombre.
Il s’agit d’une année record, en fait: il y a 195 nids et 582 oeufs. L’an dernier, il n’y avait que 400 oeufs.
Mais pourquoi ont-ils besoin d’une aire de nidification flottante?
C’est que ces oiseaux font normalement leurs nids sur le rivage, où ils sont des proies faciles pour les prédateurs comme les renards ou les ratons-laveurs.
La plateforme de nidification flottante installée par le groupe devait les protéger des prédateurs, mais elle a aussi ses ratés.
Une année, un prédateur est monté sur la plateforme et a décimé la colonie, selon Rémi Donnelle, président de l’Association du bassin versant de la baie de Shediac.
Depuis ce temps-là, l’ABVBS a ajouté des garde-prédateurs en métal sur la plateforme flottante.
Bien qu’il ne s’agit pas d’une espèce menacée, Rémi Donnelle explique que son statut est préoccupant puisque les oiseaux ont de moins en moins d’espaces où faire leur nid.
«Avec les changements change», dit-il.
Il ajoute aussi que l’ouragan de l’automne a changé le dessin du littoral, et certaines zones de nidification - comme à Robichaud et à Beaubassin-Est - ne sont plus sur la carte.
«La plus grosse colonie de sternes est à Kouchibouguac, et il n’y a pas d’autres colonies dans le sud-est à part celle de Shediac», explique l’homme, en ajoutant qu’il y en a aussi dans la Péninsule Acadienne.
Cette année, la plateforme a été reconstruite avec des matériaux recyclés, en plus.
Après le passage de la tempête posttropicale Dorian, la plupart des structures marines de Shediac ont été emportées par les flots. La plateforme de nidification des sternes en a écopé, tout comme le club de yacht de la baie de Shediac.
Le club de yacht a alors fait don de quelques sections de quai endommagées à l’ABVBS. C’est un peu ironique, puisque c’est la rénovation du bras-de-mer de cette marina qui avait poussé les sternes à se trouver un nouvel habitat il y a quelques années, puisque le nouveau bras-de-mer est relié à la terre ferme, selon Rémi Donnelle.
«Y’ont quand même fini par devenir des partenaires dans le projet», rigole M. Donnelle.
Le Fonds en fiducie pour la faune du Nouveau-Brunswick a contribué 7000$ pour financer l’initiative.
«C’est vraiment encourageant. C’est rare d’avoir une colonie de sternes, et on va les voir tout le long de la côte, de Cap-Pelé à Grande-Digue. C’est une espèce emblématique pour la région et on est ravis de voir que notre effort a porté fruit», dit Rémi Donnelle. ■ climatiques, ça