Les kayaks et les planches à pagaie font fureur
Après le vélo, c’est au tour du kayak et de la planche à pagaie à faire fureur. Dans les commerces de la région Chaleur, les amateurs ont déjà épuisé presque tous les stocks.
Que ce soit grâce à Dame Nature ou au déconfinement, Louis-Olivier Bertin, le propriétaire de la boutique Nepisiguit River, à Bathurst, ne s’en plaint pas.
«Nos kayaks se sont envolés beaucoup plus vite qu’à l’habitude cette année», a-t-il témoigné.
«J’en ai vendu environ 60, mais j’aurais pu en vendre trente à cinquante autres, c’est sûr.»
La grande demande aurait toutefois pris les manufacturiers et les commerçants par surprise. En raison du délai de livraison, M. Bertin a alors dû mettre un frein à ses ventes.
«Vous devriez voir mes messages privés sur Facebook... encore aujourd’hui tout le monde me demande s’il me reste des kayaks.»
Même les gens du sud de la province, a ajouté l’amateur de sport, s’informent auprès du Nepisiguit River.
Selon lui, c’est parce que la pénurie touche l’ensemble du Nouveau-Brunswick.
«Il faut comprendre que ce n’est pas Postes Canada qui livre ça, ce sont des transports en provenance des États-Unis et puisque ce n’est pas un service essentiel, ça prend du temps.»
Les planches à pagaie, dont notamment les modèles gonflables, seraient aussi populaires ces temps-ci.
M. Bertin en avait vendu une douzaine en date de lundi, mais il estime encore là qu’il aurait pu surpasser ce chiffre s’il avait fait la commande plus tôt.
40% PLUS D’ACHALANDAGE
À Tracadie, l’entreprise Sup Péninsule rapporte aussi une hausse d’intérêt pour la planche à pagaie.
«Je pense qu’avec le confinement et toutes les restrictions, on est tombée justement dans la bonne niche, c’est-à-dire qu’il s’agit d’un sport extérieur et qu’il se pratique facilement à distance.»
Son copropriétaire, Maxime McGraw estime que les locations de planches ont connu une augmentation d’environ 40% depuis le début de la saison.
Non seulement les clients sont plus nombreux, mais ils voyageraient de plus loin pour se rendre à Tracadie.
«Aussitôt le soleil sorti, on remarque que la demande est forte. On a même dû refuser plusieurs personnes pour la location et la vente pour cette raison.»
À défaut de pouvoir offrir tous ses cours et excursions habituelles, l’entreprise s’est adaptée en formant de nouveaux partenariats avec les entreprises de la région.
«On a toujours quelques planches disponibles au Motel Bel-Air, à Caraquet, et jusqu’à présent ça va super bien. Elles sont pratiquement toujours louées.»
La microbrasserie les Brasseux de la Côte, à
Tracadie, a aussi voulu tirer avantage de l’engouement pour le sport.
À tous les mardis jusqu’au 25 août, les amateurs seront invités à une soirée de dégustation après une sortie en pagaie.
M. McGraw et sa conjointe, Josée, sont optimistes pour les semaines à venir.
Si la tendance se maintient, la saison 2020 pourrait être la plus achalandée.
ÉTAGÈRES DÉNUDÉES
Devant le magasin Canadian Tire, à Bathurst, trois planches à pagaie et un kayak reposaient sur la clôture.
À l’intérieur, le rayon de gilets de sauvetage et de rames était presque dénudé.
En discutant avec quelques employés, l’Acadie Nouvelle a appris que l’an dernier, à ce jour, il y avait toujours plusieurs dizaines de planches et de kayak sur le marché.
Cette année, le magasin aurait plutôt vendu douze kayaks le jour même de leur livraison. ■