Acadie Nouvelle

Moncton: le «jardin de la rébellion» pourra pousser

- Alexandre Boudreau alexandre.boudreau@acadienouv­elle.com

Le jardin aménagé sur la pelouse avant de la résidence Ward a donné lieu à un désaccord avec la municipali­té. Puis, à la suite de vives réactions sur les médias sociaux, la Ville de Moncton a décidé de revoir ses règles sur le jardinage urbain.

Quand Sylvain Ward a installé un potager devant sa maison avec l’aide de son fils Sébastien, il était loin de s’imaginer que toute la ville s’en mêlerait. C’était une façon de redonner le sourire à son voisinage, explique-t-il.

Mais la Ville de Moncton ne prévoit pas ce genre de constructi­on sur la pelouse devant une maison, et devait faire respecter son arrêté après avoir reçu une plainte. Elle lui a donc demandé d’enlever son jardin.

Sylvain Ward a rapidement obtenu une vague d’appuis pour son projet après avoir expliqué la situation sur Facebook. L’homme de Moncton a été ravi de voir que la Ville a finalement décidé de réviser cet arrêté.

Dawn Arnold a reconnu sur Facebook qu’il y avait un manque de clarté dans l’arrêté de zonage en ce qui concerne les potagers urbains dans des zones résidentie­lles.

«Les règlements de zonage doivent être fluides et nous avons probableme­nt eu besoin de ce signal d’alarme pour donner un coup de fouet à l’agricultur­e urbaine», a-t-elle dit en remerciant Sylvain Ward.

Elle ajoute aussi que la Ville ne fera plus l’applicatio­n de cet arrêté puisqu’il est en processus de révision.

Selon l’arrêté, l’aménagemen­t paysager «s’entend de la pelouse et des arbustes d’ornement et peut comprendre des sentiers, patios, allées pour piétons, fontaines, miroirs d’eau, oeuvres d’art, paravents, murs, clôtures, bancs et rochers naturels existants ou espaces boisés…»

Sylvain Ward explique que le service d’urbanisme avait reconnu assez tôt que cette partie de l’arrêté était peut-être désuète, mais qu’on lui avait tout de même demandé d’obéir aux règles jusqu’à ce qu’elles soient modifiées.

La Ville a changé d’avis depuis, et il pourra garder son jardin, qu’il appelle le «jardin de la rébellion» à la blague.

«Il aurait fallu enlever toutes les structures en bois et toutes les plantes», relate Sylvain Ward.

Avant d’apprendre qu’il pourrait garder son jardin, il avait d’abord décidé de le transforme­r en oeuvre d’art. Il espérait ainsi obéir aux règles.

Sylvain Ward, qui est artiste et scénograph­e, a réalisé une maquette 3D de son projet, qui consistait à transforme­r les parterres en bateaux de pirate.

Après un échange avec la Ville, on lui a appris que ce nouveau projet ne cadrait pas non plus dans la définition municipale de l’art.

«Ça, ça soulevait une autre discussion. Je leur ai demandé ce qui était une interpréta­tion correcte de l’art, et j’ai demandé à parler aux personnes qui prenaient ces décisions-là», dit l’homme d’un ton empreint d’humour.

Mais la discussion n’est pas allée plus loin, puisqu’il a alors décidé d’informer le public de cette situation via Facebook.

«Ça a juste explosé.»

Depuis ce temps-là, il a reçu des messages d’appui de partout en ville, mais aussi du Québec et de la Colombie-Britanniqu­e. Des personnes sont même passées chez lui pour lui faire cadeau de quelques plantes.

Malgré le désaccord avec la municipali­té, il explique que tout est bien qui finit bien.

«On voulait la même chose, je sentais que c’était un blocage avec de vieux règlements qui ne sont plus à jour. Ça semble aller vers une résolution positive où les gens auront le droit d’avoir un jardin devant leur maison», dit l’homme. ■

 ??  ?? Sylvain Ward et son fils Sébastien ont construit un jardin avec des arches sur la pelouse devant leur maison. – Acadie Nouvelle: Alexandre Boudreau
Sylvain Ward et son fils Sébastien ont construit un jardin avec des arches sur la pelouse devant leur maison. – Acadie Nouvelle: Alexandre Boudreau
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