Acadie Nouvelle

Un outil plus efficace qu’une arme et un uniforme pour désamorcer les crises

- Claude Snow Comité des 12 Caraquet

Les contrôles-santé exercés par la police font l’objet de vifs débats depuis la mort tragique de Chantel Moore et de Rodney Levi.

Les policiers essuient de nombreuses critiques en ce a trait à la façon dont ils procèdent. On leur reproche de ne pas avoir les bons outils pour désamorcer les crises. On dit aussi qu’ils finissent souvent par aggraver la situation.

Or, ils ont la lourde tâche de se rendre sur les lieux, parfois en pleine nuit, et d’intervenir auprès de personnes en crise ou intoxiquée­s. Les troubles mentaux sont souvent entremêlés à l’usage de stupéfiant­s. Près de 5% des appels qu’ils reçoivent sont liés à la santé mentale.

Juste le fait de se présenter armé et en uniforme est perçu au départ par la personne en crise comme un geste menaçant, surtout si elle a eu, par le passé, des démêlés avec la police.

On évoque toujours la question du manque de formation adéquate des policiers, mais le problème est davantage lié au fait qu’ils intervienn­ent par défaut parce que le nombre de profession­nels en santé mentale est trop limité.

La question du sous-financemen­t sempiterne­l du système de santé mentale et des services en toxicomani­e doit être examinée, certes, de même que la pertinence des traitement­s précoces, mais il faut aller plus loin.

Ce que nous proposons, c’est l’adoption d’un protocole entourant les contrôless­anté, ce système qui consiste à vérifier l’état de santé mentale des individus en crise.

Évaluer une situation de crise dans le but de voir au bien-être de la personne exige une interventi­on d’appoint, à commencer par lui offrir les premiers soins, si nécessaire, puis la déplacer vers un lieu sûr pour une assistance médicale d’urgence.

Il faut, en plus, des rapports d’interventi­on qui décrivent la situation de crise et qui comprennen­t l’évaluation clinique, le mode d’interventi­on et les recommanda­tions de l’intervenan­t.

Un tel protocole obligerait les policiers à intervenir de concert avec les profession­nels en santé mentale. Ils auraient alors en main un outil plus efficace que leur arme et leur uniforme pour désamorcer les situations de crise. ■

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- Archives Les policiers essuient de nombreuses critiques en ce qui a trait à la façon dont ils procèdent. On leur reproche de ne pas avoir les bons outils pour désamorcer les crises.
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Claude Snow

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