Acadie Nouvelle

Un rebond de la demande mondiale pour le pétrole fait grimper les prévisions

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Des analystes du secteur pétrolier affirment qu’un rebond de la demande mondiale pour le pétrole a déjà commencé et que le plongeon de la demande attribué à la pandémie a été bien moins important que celui annoncé par de nombreux experts.

Amrita Sen, cofondatri­ce et directrice de la recherche pour le cabinet de conseil internatio­nal Energy Aspects, affirme que le rebond de la demande dépassera la capacité des producteur­s à rétablir l’offre, ce qui entraînera une hausse du prix moyen du pétrole Brent d’environ 43$ US le baril cette année à 66$ US l’an prochain, et à 83$ US en 2023.

Dans une présentati­on à la conférence virtuelle sur l’énergie de Valeurs mobilières TD, Mme Sen a souligné que les mesures de confinemen­t mises en place pendant la pandémie avaient convaincu certains analystes de prévoir une baisse de 30% à 40% par rapport à la demande mondiale de pétrole prépandémi­que d’environ 100 millions de barils par jour. L’organisati­on de Mme Sen s’attendait à ce que le déclin atteigne 28 millions de barils par jour, mais la baisse a atteint son plus fort à 18 millions de barils par jour en avril. La «capacité inutilisée» de l’industrie a désormais diminué à environ 12 millions de barils par jour. Mme Sen affirme que ce recul moins prononcé de la demande et la reprise rapide illustrent à quel point le monde dépend du pétrole brut et suggère que sa dépendance au pétrole ne sera pas amoindrie à court terme.

Dans une prévision des prix de l’énergie publiée lundi, le cabinet d’expertscom­ptables Deloitte prend également note de la reprise de la demande de pétrole et prévoit que les prix du brut Brent passeront d’une moyenne de 39$ US le baril cette année à 46,50$ US en 2021, ainsi qu’à 64$ US en 2023.

«Le marché pensait que la demande chuterait entre 30 et 40 millions de barils par jour», a expliqué M. Sen, notant que les prix au comptant du pétrole étaient tombés à des niveaux négatifs parce que les investisse­urs pensaient que la demande plongerait à des niveaux extrêmemen­t bas.

«La COVID allait apparemmen­t accélérer le pic de demande de pétrole, (mais) j’irais dans l’autre sens et dirais qu’en fait, la COVID nous a montré quelle quantité de pétrole était nécessaire. Même dans le pire des cas, la demande a chuté de moins de 20%.»

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