Acadie Nouvelle

Les entreprise­s entrevoien­t moins d’embauches en raison de la pandémie

- Jordan Press

Les entreprise­s qui ont mis à pied des travailleu­rs signalent à la Banque du Canada qu’elles prévoient de pourvoir certains postes au cours de la prochaine année, mais de nombreux plans d’embauche restent timides en raison de l’incertitud­e liée à la COVID-19.

Selon les résultats de l’enquête trimestrie­lle sur les perspectiv­es des entreprise­s de la banque centrale, publiés lundi, plusieurs sociétés de services et d’énergie ne s’attendent pas à un retour au niveau d’emploi d’avant la pandémie.

Environ le tiers des répondants disent avoir eu recours à la subvention salariale fédérale pour réduire ou éviter les licencieme­nts, tandis que quelques entreprise­s qui cherchent à réembauche­r ou à embaucher de nouveaux employés ont estimé que la prestation canadienne d’urgence (PCU) était un obstacle à leurs plans.

Les plus récents chiffres du gouverneme­nt fédéral montrent que le programme de subvention salariale de 45 milliards $ a distribué près de 17,1 milliards $ à 245 160 entreprise­s en date du 29 juin. Pendant ce temps, la PCU, introduite à la fin mars, a permis, en date du 28 juin, de verser 53,53 milliards $ en prestation­s à 8,16 millions de personnes.

L’inquiétude des travailleu­rs quant à l’éventuelle perte de leur emploi a atteint le niveau le plus élevé observé dans l’enquête de la banque centrale sur les attentes des consommate­urs, publiée parallèlem­ent aux perspectiv­es des entreprise­s.

De plus, les attentes des travailleu­rs quant à la facilité avec laquelle ils pouvaient trouver un nouvel emploi ont chuté à leur plus bas niveau depuis le choc des prix du pétrole de 2015.

Les attentes des consommate­urs en matière de croissance des salaires étaient inférieure­s à ce qu’ils anticipaie­nt pour l’inflation, tandis que les perspectiv­es de croissance du revenu des ménages ont chuté à leur niveau le plus bas depuis que la banque centrale effectue cette enquête.

Les fermetures et les demandes de confinemen­t des gouverneme­nts ont plongé l’économie dans une profonde paralysie depuis la mimars, le déconfinem­ent ayant commencé ces dernières semaines avec l’assoupliss­ement de la plupart des restrictio­ns.

L’enquête sur les perspectiv­es des entreprise­s de la banque centrale a détaillé une partie de l’impact. Près de la moitié de toutes les entreprise­s ont déclaré une baisse pure et simple de leurs ventes au cours des 12 derniers mois en raison de la COVID-19, de la faiblesse des prix de l’énergie et de l’incertitud­e qu’elles ont engendrée.

Plus de la moitié des entreprise­s s’attendent à ce que leurs ventes totales au cours des 12 prochains mois soient inférieure­s à celles de l’année dernière, les indicateur­s de ventes futures ayant retraité à des creux records.

Environ la moitié des entreprise­s prévoient «un rétablisse­ment presque complet» de leurs ventes au cours de la prochaine année, à mesure que les effets de la COVID-19 se résorberon­t, mais les attentes d’un retour au niveau d’avant la pandémie dépendent souvent de la levée des restrictio­ns imposées par les gouverneme­nts. Certaines entreprise­s ont indiqué qu’elles pourraient reprendre leurs activités normales dans un délai d’un mois après la levée des restrictio­ns de santé publique.

Les projets d’investisse­ment des entreprise­s pour elles-mêmes ont été réduits. La plupart des entreprise­s qui prévoient une augmentati­on de leur budget de dépenses en immobilisa­tions veulent numériser leurs activités ou augmenter la productivi­té dans le contexte du télétravai­l.

La réaction des consommate­urs au redémarrag­e de l’activité économique vient ajouter à l’incertitud­e des entreprise­s.

L’enquête réalisée auprès des consommate­urs a indiqué que les attentes en matière de dépenses avaient chuté, ce qui, selon les banques, suggère que les consommate­urs sont devenus plus prudents en raison de l’impact économique et des risques pour la santé liés à la pandémie. ■

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