DES PARENTS INVITÉS À TRANSPORTER LES ÉLÈVES
Fredericton demande aux parents qui le peuvent d’amener eux-mêmes leurs enfants à l’école en septembre alors que les autorités scolaires réorganisent le transport par autobus en prévision de la première rentrée de l’ère COVID-19.
Malgré toute l’incertitude concernant la rentrée scolaire 2020, on peut affirmer sans craindre de se tromper que le transport des élèves sera bien différent.
Nombre réduit de passagers, port du couvre visage obligatoire, itinéraires raccourcis, trajets plus nombreux, arrivées et départs décalés; tout est sur la table pour réduire au minimum le risque de propagation du coronavirus.
Le ministère de l’Éducation et du Développement de la petite enfance compte tout d’abord sur les parents pour prendre la relève des autobus scolaires, lorsque possible.
«Ça va faciliter la tâche pour trouver de l’espace dans les autobus pour assurer le respect des standards de santé publique», affirme le ministre Dominic Cardy.
En raison de la distanciation physique, les autobus ne pourront pas transporter autant d’enfants à la fois, avance-t-il.
Certains districts ont déjà commencé à contacter les parents pour savoir si certains seront en mesure de conduire eux-mêmes leurs enfants à l’école ou d’aller les chercher à la fin de la journée.
«Si c’est possible d’amener les enfants à l’école d’une autre manière (qu’en autobus), ça va nous aider», indique M. Cardy.
Il n’est cependant pas question d’obliger tous les parents à s’occuper du transport de leurs enfants, assure-t-il.
«Nous avons un système de transport scolaire public dans la province et nous n’avons pas l’intention de changer ça. C’est juste qu’en contexte de COVID, nous avons besoin de faire des changements et si nous pouvons le faire avec les autobus que nous avons déjà, ça sera positif.»
La directrice générale de l’Association francophone des parents du NouveauBrunswick rappelle d’ailleurs que plusieurs parents sont dans l’impossibilité d’assurer le transport de leurs enfants matin et soir.
«On sait que ce ne sont pas toutes les familles qui ont une voiture. On sait aussi qu’il y a certains types de travailleurs pour qui c’est impossible de déroger à leur horaire», souligne Chantal Varin.
Dans les districts scolaires, on s’affaire à élaborer ce à quoi ressemblera concrètement le transport scolaire en septembre.
Le District scolaire francophone NordEst prévoit notamment restreindre le nombre de passagers à un élève par banc de la maternelle à la cinquième année, sauf s’ils sont de la même famille.
Un autobus qui peut généralement transporter jusqu’à 72 élèves pourrait ainsi être limité à 24 passagers.
Pour les plus vieux, le masque risque d’être obligatoire, selon le directeur des services administratifs et financiers du district, Éloi Doucet.
«Nous sommes encore dans la planification. Nous sommes en train de voir exactement de quelle façon nous pourrons ramasser les élèves à une heure raisonnable et les ramener à une heure raisonnable sans les avoir trop longtemps dans les autobus», confie-t-il.
«Ça peut impliquer des changements dans les heures d’ouvertures des écoles. Certaines écoles pourraient ouvrir un peu plus tôt qu’à l’habitude et d’autres un peu plus tard.»
Le District Nord-Est est aussi à la recherche de plus de conducteurs afin de répondre à ses nouveaux besoins.
Le syndicat des chauffeurs d’autobus collabore avec le ministère et les districts scolaires afin d’assurer la sécurité de leurs membres et des élèves.
«Nos membres sont très soucieux de leur santé et de leur sécurité ainsi que de la santé et de la sécurité des enfants dans les autobus afin de les protéger contre toute personne asymptomatique qui se trouverait à bord», affirme la présidente de la section locale 1253 du Syndicat canadien de la fonction publique, Iris Lloyd.
En plus de porter un masque, les chauffeurs seront protégés par un rideau transparent lors de l’embarquement et du débarquement des élèves.
Durant la conduite, ils pourront tirer le rideau afin d’éviter d’obstruer leur champ de vision, explique Mme Lloyd.
Le ministère de l’Éducation et les districts scolaires espèrent être en mesure de finaliser les horaires des autobus et des écoles durant la troisième semaine du mois d’août afin de laisser le plus de temps possible aux parents pour se préparer à la rentrée scolaire.
«Les parents sont encore assez dans l’inconnu par rapport à la rentrée. Ils ont des préoccupations. Quelle sorte de rentrée auront-nous réellement à ce moment-là, nous ne le savons pas non plus», prévient Chantal Varin. ■