Acadie Nouvelle

L’AAAPNB se retire d’un comité de relance

- Sylvie Mousseau sylvie.mousseau@acadienouv­elle.com @SylvieMous­seau1

L’Associatio­n acadienne des artistes profession­nels du Nouveau-Brunswick (AAAPNB) se retire d’un comité provincial de relance du secteur culturel parce qu’elle doute de son efficacité. Au lieu d’entreprend­re de grandes réflexions, l’AAAPNB juge qu’il est temps de passer à l’action pour mettre en place des mesures rapidement afin d’aider le milieu artistique à traverser la crise de la COVID-19.

Dans une lettre envoyée au ministre du Tourisme, du Patrimoine et de la Culture, Bruce Fitch, (dont l’Acadie Nouvelle a reçu une copie), l’AAAPNB annonce son retrait du comité. Les responsabl­es expliquent qu’au départ, l’associatio­n était contente de participer à une première rencontre du groupe de réflexion appelé «Think Tank en arts et culture», mais qu’après deux réunions, ils considèren­t que le travail n’avance pas assez rapidement et que les objectifs de ce groupe sont mal définis. Selon l’AAAPNB, le mandat du comité devrait être de développer un plan d’urgence de reprise du secteur culturel pour la situation actuelle. Le président de l’AAAPNB, Philippe Beaulieu, estime que le milieu culturel ne peut pas se permettre d’attendre au prochain budget en mars 2021 pour mettre en place des initiative­s concrètes. Le comité a tenu une première réunion le 1er mai. Par la suite, l’associatio­n a consulté ses membres et ses partenaire­s afin d’identifier des pistes de solutions.

«Tous les acteurs du milieu nous ont dit qu’il est primordial que des actions concrètes et rapides soient mises en place maintenant, sinon les dommages seront probableme­nt irréparabl­es», ont précisé les porte-parole de l’AAAPNB dans leur lettre.

«Le mot sur les lèvres de tout le monde, c’est l’urgence, on crève, il faut agir», a soulevé le président.

Lors de la deuxième rencontre le 29 juin, l’AAAPNB s’attendait à ce qu’ils discutent d’actions et de propositio­ns, mais ils en étaient encore à la formation et au mandat du comité, au dire de M. Beaulieu. Le ministère avait invité d’autres organismes à se joindre au comité. Le président considère que c’est fini le temps des grandes réflexions, il faut agir rapidement.

«Il a été question de comités et de souscomité­s. Puis Carmen Gibbs (directrice de l’AAAPNB) et moi, chacun notre tour, nous avons vraiment argumenté l’urgence.»

L’associatio­n ne participer­a donc pas à la prochaine réunion du comité prévue le 16 juillet. Ça ne veut pas dire pour autant que l’Associatio­n coupe les ponts avec le gouverneme­nt provincial et les différents intervenan­ts. L’organisme entend soumettre aux gouverneme­nts provincial et fédéral le fruit des consultati­ons qu’il a tenues avec ses membres des différente­s discipline­s artistique­s. Des pistes de solution pour la reprise des activités ont été évoquées pendant ces rencontres. Elles seront d’ailleurs dévoilées publiqueme­nt jeudi.

Philippe Beaulieu précise que le comité ne peut pas fonctionne­r comme si on était en situation normale.

«Les politicien­s et les gouverneme­nts doivent aussi se réinventer, pas juste les artistes qui doivent faire ça, on se doit d’innover. On est face à une crise. La COVID-19 est encore là. C’est maintenant qu’il faut agir. La province a une responsabi­lité envers ses citoyens que sont les artistes et les travailleu­rs culturels et les industries culturelle­s. Ce sont 8000 emplois. Ce n’est pas rien. On contribue beaucoup. On ne peut pas se permettre d’avoir de gros comités et des sous-comités. Avant on faisait ça comme ça, on pouvait prendre le temps, mais là, on est face à une crise.»

En quittant le comité, Philippe Beaulieu ne croit pas nuire à la cause parce que d’après lui, au rythme où vont les choses, il y a peu de chance que ce groupe engage des actions concrètes à court terme. L’Associatio­n considère aussi que le gouverneme­nt ne peut pas investir dans une reprise à partir des budgets réguliers du ministère du Tourisme, du Patrimoine et de la Culture parce qu’il y aura assurément d’autres intervenan­ts qui seront pénalisés. Selon l’organisme, un fonds de relance doit être créé pour remettre en marche le secteur culturel.

Le milieu culturel a été l’un des premiers secteurs d’activité à être lourdement affecté par la pandémie et il sera probableme­nt l’un des plus lents à s’en remettre, note M. Beaulieu. ■

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