Péninsule: une église en bois plus que centenaire sera démolie
À moins d’un miracle, l’église SaintGeorges, à Covedell, près de Néguac, ne sera bientôt plus. Le Diocèse de Bathurst confirme que la structure de bois construite au début du 20e siècle pourrait être bientôt démolie.
Dans la Péninsule acadienne, l’église de Covedell a pendant longtemps eu un statut très particulier. Elle en était l’une des rares à desservir une congrégation bilingue. Covedell et la communauté avoisinante de Tabusintac comptent une forte proportion d’anglophones.
Elle a cependant été fermée en 2019, en raison d’une diminution de la fréquentation des fidèles, explique le père Régent Landry, curé responsable de la Paroisse Saint-Françoisd’Assise, qui regroupe aussi les églises de Néguac, de Lagacéville et de Lavilette.
La structure est de plus vieillissante et nécessite des travaux de rénovation.
La date de démolition n’a pas encore été déterminée. Le Diocèse de Bathurst a demandé des soumissions d’entreprises en mesure d’effectuer les travaux.
«Et nécessairement, il faut les sous pour démolir, car c’est nous qui devrons payer la facture et la communauté chrétienne n’a pas l’argent.»
La décision a été prise de concert avec le comité de gestion de l’église, dit le père Landry.
«Nous y avons réfléchi pendant une année. Éventuellement, on a beau avoir organisé des activités pour de l’argent, les gens n’y étaient pas. Les gens qui venaient, souvent ils étaient de l’extérieur et non de la communauté chrétienne comme telle. La communauté chrétienne est vieillissante. Les gens, dont plusieurs anglophones de la région de Tabusintac, ne sont plus vraiment au rendez-vous. Avant mon arrivée, il y a trois ans, le comité de gestion a organisé diverses activités de financement, mais il y a de moins en moins de personnes pour y participer.»
Cela peut paraître contradictoire, mais l’église pouvait tout de même compter sur une bonne participation à l’occasion, car les messes se déroulaient les samedis à 16h. Plusieurs fidèles des régions environnantes préféraient l’horaire de cette église pour des raisons pratiques. Sauf que les offrandes étaient redistribuées aux communautés chrétiennes auxquelles appartenaient les paroissiens.
Selon le père Landry, des actions ont été prises, sans succès, pour tenter de récolter des sous pour sauver l’église et divers organismes ont été approchés afin de savoir s’ils seraient intéressés par cet édifice situé aux abords de la route 11.
«Au début de 2019, nous avons envoyé le rapport financier avec une lettre bilingue à 400 résidences de la communauté et une réunion d’urgence a été organisée. C’était un cri du coeur à la communauté, mais peu ont répondu à l’appel. Nous avons réessayé deux mois plus tard, et encore, peu de gens ont répondu à l’appel. Nous avons passé au vote, parmi les vingt personnes présentes, 19 ont voté pour et une personne s’est abstenue.»
«Il y a un cimetière en arrière. On ne peut pas simplement vendre l’église à n’importe qui et n’importe comment. Nous n’avons eu de nouvelles de personne depuis un an.»
Les objets ecclésiastiques qui se trouvaient à l’intérieur de l’église ont été transportés à Néguac. Les objets non religieux ont été retirés ou remis à des gens de la communauté, comme des vieux bancs d’église. En l’église de Néguac, la Paroisse Saint-François-d’Assise a l’intention d’aménager un lieu pour commémorer l’église de Covedell.
Éventuellement, on veut aussi aménager un monument sur le site de l’ancienne église en se servant de la cloche, qui se trouve actuellement dans un entrepôt. Le cimetière continuera d’être entretenu. ■