Acadie Nouvelle

FORTE HAUSSE DU NOMBRE D’ENFANTS À LA MAISON

La pandémie a convaincu des centaines de parents d’opter pour l’enseigneme­nt à domicile. Le nombre d’enfants retirés du système d’éducation a presque doublé cette année au Nouveau-Brunswick.

- Simon Delattre simon.delattre@acadienouv­elle.com

En date du 2 octobre, la province avait accordé 1809 exemptions à des familles ayant fait le choix d’instruire leurs enfants à la maison pour l’année scolaire 2019-2020. Ils n’étaient que 938 l’an dernier.

Plusieurs familles ont confié à l’Acadie Nouvelle leurs réticences à envoyer leurs enfants dans un établissem­ent scolaire en raison des mesures sanitaires.

Le débat entourant la vaccinatio­n obligatoir­e et les nouveaux protocoles qu’elle juge «traumatisa­nts» ont convaincu Lisa Boudreau de retirer de l’école ses garçons âgés de 9 et 7 ans.

«Les règles sont tellement restrictiv­es, entre l’obligation de porter un masque pour se déplacer dans l’école et l’interdicti­on de rencontrer ses amis d’autres classes… Je crois que les parents s’inquiètent de l’anxiété que devront subir les enfants à cause de restrictio­ns exagérées», exprime-t-elle.

«Je ne voulais pas que l’on force mes enfants à être vaccinés.»

Pendant l’été, la maman originaire de Bathurst a créé un groupe de soutien dans sa région qui a été rejoint par une centaine de personnes.

Dans le secteur francophon­e, la pratique reste encore marginale, mais on compte désormais presque quatre fois plus d’enfants dont l’instructio­n est désormais entièremen­t assurée par les parents. Ils sont désormais 123, mais n’étaient que 32 lors de la précédente année scolaire.

La tendance s’observe également dans le secteur anglophone, où l’enseigneme­nt à domicile est bien plus courant. Cette année, 1686 enfants ne recevront pas d’éducation publique, alors que l’instructio­n à la maison ne concernait que 906 enfants l’an dernier.

Au Nouveau-Brunswick, la Loi sur l’éducation stipule que les enfants de 5 à 18 ans sont tenus de fréquenter l’école sauf si le ministre est convaincu que l’enfant «reçoit une instructio­n véritable ailleurs».

En choisissan­t de faire l’école à domicile, le parent ou le tuteur doit obtenir une nouvelle exemption chaque année.

Le secteur anglophone n’exige que la soumission de formulaire­s, tandis que le secteur francophon­e demande un dossier plus détaillé, décrivant le plan de scolarisat­ion.

L’approbatio­n du ministère est fondée sur la recommanda­tion du district scolaire qui peut signaler ses préoccupat­ions et procéder à des vérificati­ons lors d’un entretien ou d’une visite à domicile, explique Benoît Lanteigne, un porte-parole du gouverneme­nt provincial.

«Si, à l’issue de cette vérificati­on, des inquiétude­s persistent, le statut serait modifié en précisant la mention «sous certaines réserves», ce qui signifie que le district scolaire ferait un autre suivi auprès de la famille. La demande pourrait alors être rejetée dans le cas où il s’agit d’inquiétude­s sérieuses», dit-il.

Pascaline Wanotlyn qui a désinscrit sa fille de la Terry Fox Elementary School de Bathurst confirme qu’un simple formulaire a suffi. La maman constate que le processus est bien plus simple que dans son pays natal, la France.

«Là bas, il fallait faire une déclaratio­n, puis recevoir la visite d’un inspecteur de l’académie et d’un conseiller pédagogiqu­e. Il fallait démontrer le travail qui avait été fait, c’était un petit examen», se souvient-elle. ■

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Les nouvelles règles sanitaires ont convaincu Lisa Boudreau de retirer ses garçons du système scolaire. - Gracieuset­é

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