COVID-19: Vitalité estime avoir bien réagi
Alors que la deuxième vague de la COVID-19 semble bel et bien en train de déferler un peu partout au pays, le Réseau de santé Vitalité vient de dévoiler les résultats de son intervention pendant la première vague de la pandémie.
«On était prêt. On l’est encore. Mais il y a place à amélioration.»
Voilà en somme comment Gisèle Beaulieu, vice-présidente à la performance et à la qualité, résume le rapport qu’elle a soumis mardi aux membres du conseil d’administration du Réseau de santé Vitalité.
Ce rapport – l’évaluation de l’intervention d’urgence de la COVID-19 – visait précisément à analyser la réponse de l’organisation à la suite des six premiers mois suivant l’arrivée du virus dans la province.
Le réseau a tenu à déclencher une évaluation rigoureuse de sa performance. À la suite de celle-ci, il est à même de constater ce qui a bien fonctionné et où se situent les défis advenant une reprise vigoureuse de la pandémie.
Cette revue s’est faite en grande partie par le biais d’un questionnaire envoyé aux employés.
Donc, le réseau est-il prêt à faire face à une deuxième vague?
Selon son PDG, Gilles Lanteigne, si de nouvelles éclosions devaient survenir dans les régions couvertes par Vitalité, la réponse du réseau serait encore plus raffinée que lors de la première vague.
«Nous avons appris et nous sommes, à mon avis, beaucoup mieux préparés cette fois, et ce, même si c’était tout de même bien lorsque la pandémie est arrivée dans la province. La grande différence c’est que cette fois, nous savons à quoi nous avons affaire et comment mieux réagir en cas de besoin», estime M. Lanteigne.
Qu’est-ce que le réseau doit améliorer? Le rapport comporte une série de pistes à suivre et de recommandations en prévision d’une deuxième vague. Le point en tête de liste est l’amélioration des communications internes.
«Il y a eu beaucoup de communication, trop peut-être. Je crois que l’important c’est de cibler le bon message, le moment de le transmettre et la façon de le faire», exprime Gisèle Beaulieu.
On parle aussi dans le rapport d’améliorer la structure de fonctionnement (meilleure compréhension des rôles) et de donner plus de soutien psychologique aux employés.
Pour le PDG, le réseau est en train de reprendre son deuxième souffle afin d’être fin prêt pour le prochain sprint… ou le prochain marathon, selon ce à quoi ressemblera le reste de la pandémie.
«On n’a qu’à regarder autour de nous. Il y a des cas au Maine, au Témiscouata, en Gaspésie. On est préoccupé par la situation. On est aux aguets, mais aussi mieux préparé», dit-il.
Fait plus inquiétant toutefois, le taux d’occupation moyen dans les hôpitaux du réseau est revenu pratiquement au même qu’au début de la crise (86,2% en septembre versus 87,9% en mars). En avril, craignant une vague d’hospitalisations liées au virus, le réseau avait fait des pieds et des mains pour faire chuter ce taux à 64,8%.
IMPACTS
Les mesures prises par le Réseau de santé Vitalité pour minimiser les risques de propagation de la COVID-19 en ses murs semblent avoir fonctionné alors qu’un nombre minime de son personnel a été infecté sur leur lieu de travail. Par contre, ces mesures – notamment le report de chirurgies – ne sont pas sans impact sur les patients.
Durant le confinement, le réseau a considérablement ralenti ses activités normales ambulatoires et chirurgicales. Les chiffres dévoilés mardi démontrent par exemple que le pourcentage de chirurgies effectuées dans les délais lors du premier trimestre atteint 48,3% comparativement à 55,2% pour la même période l’an dernier, soit une baisse de 6,9%.
L’impact est toutefois encore plus important en ce qui a trait aux chirurgies d’arthroplastie du genou. Au premier trimestre l’an dernier, 75,7% de ces chirurgies étaient réalisées à l’intérieur d’un délai de 26 semaines (six mois). Cette année, on atteint pratiquement la moitié de cette performance, soit seulement 38,9%.
Selon M. Lanteigne, le répit des derniers mois a toutefois permis un certain rattrapage au niveau des chirurgies.
«Où l’on a plus de défis par contre, c’est dans les services diagnostiques, comme les demandes d’examens et les prélèvements sanguins. Encore aujourd’hui, on déploie des stratégies pour voir le plus de patients possible», indique M. Lanteigne.
Parmi ces stratégies, notons l’embauche de firme privée, le temps supplémentaire les fins de semaine.
«GILLES EST UN LEADER EXCEPTIONNEL»
La rencontre du conseil d’administration de mardi avait un petit quelque chose de spécial en soi puisqu’il s’agissait de la dernière de l’actuel PDG, Gilles Lanteigne. Celui-ci a annoncé en avril qu’il ne solliciterait pas un autre mandat.
Il a décidé de prendre sa retraite après de nombreuses années à oeuvrer dans le domaine de la santé, tant au Nouveau-Brunswick, qu’au Québec et en Ontario. Celui-ci était d’ailleurs tout nouvellement retraité lorsqu’il a été recruté pour prendre les commandes du Réseau de santé Vitalité.
Officiellement, le contrat de M. Lanteigne a pris fin en août. Il a toutefois consenti à retarder son départ jusqu’à la fin octobre, question de donner du temps pour lui trouver un successeur.
Le travail de M. Lanteigne a été chaleureusement salué par les membres du conseil d’administration qui ont salué son leadership au cours des cinq dernières années à la barre de la direction du Réseau de santé Vitalité.
«Gilles est un leader exceptionnel, une personne toujours positive et qui a un très grand dévouement envers sa communauté. Au nom du réseau, on le remercie chaleureusement pour toutes ses années de travail», a indiqué la présidente du conseil d’administration, Mycheline Paulin.
Le principal intéressé avait aussi quelques mots pour son conseil et les employés du réseau.
«C’est intense depuis que je suis entrée en poste et ça va l’être jusqu’à ce que je quitte. On a réalisé beaucoup de choses depuis mon arrivée, mais il en reste encore beaucoup. Ce que je peux dire toutefois, c’est que je me sens vraiment privilégié d’avoir pu travailler au sein d’un réseau comme celui-ci avec des gens aussi professionnels et dévoués», souligne le bientôt nouveau retraité. ■