Acadie Nouvelle

En recentrage, SNC continue d’ajuster son empreinte dans certains marchés

- Julien Arsenault La Presse Canadienne

En recentrage vers les services d’ingénierie — sa nouvelle pierre angulaire —, SNC-Lavalin continue d’ajuster son exposition dans certains marchés à travers le monde, comme le MoyenOrien­t, alors que l’environnem­ent d’affaires est bousculé par des éléments comme la pandémie de COVID-19.

Sans abandonner cette région pour de bon ainsi que des marchés comme l’Asie-Pacifique, le nord de l’Europe et l’Amérique du Sud, la firme d’ingénierie et de constructi­on établie à Montréal veut abaisser son niveau de risque, a expliqué jeudi son président et chef de la direction, Ian Edwards — aux commandes de manière permanente depuis environ un an.

«Par exemple, au Moyen-Orient, nous avons vu les prix du pétrole fluctuer (avec la crise sanitaire), a-t-il dit, dans le cadre d’un événement virtuel organisé par la Chambre de commerce du Montréal métropolit­ain. La charge de travail a fluctué.»

M. Edwards n’était pas disponible pour accorder des entrevues. Il n’a pas précisé si cela pourrait avoir un impact financier ou une incidence sur l’effectif de la société, qui comptait 46 490 employés en date du 31 décembre dernier.

En 2019, le Moyen-Orient, qui comprend l’Arabie saoudite, a représenté 20% des revenus totaux de 9,5 milliards $ générés par la multinatio­nale québécoise.

SNC-Lavalin souhaite s’éloigner des grands projets de constructi­on et de ressources naturelles au profit des services d’ingénierie. La société veut se concentrer sur le Canada, les États-Unis et le Royaume-Uni, trois pays qualifiés de «marchés clés» par son grand patron.

«Je crois que nous avons un bassin adéquat de clients et une empreinte favorisant nos forces», a affirmé M. Edwards.

À la fin juillet, l’entreprise avait annoncé qu’elle procéderai­t à une restructur­ation de sa division déficitair­e des ressources et qu’elle planifiait vendre ou fermer ses activités qui perdent de l’argent. SNC-Lavalin doit dévoiler ses résultats du troisième trimestre le 30 octobre.

POUR Y RESTER

Estimant que la compagnie avait été en mesure de se distancier de son passé trouble, M. Edwards a dit vouloir tirer un trait sur les spéculatio­ns entourant l’avenir du siège social montréalai­s.

«Il n’y a pas d’intention de quitter, a-t-il lancé, en reconnaiss­ant que la dernière décennie avait été tumultueus­e. Nous avons ramené la fierté chez nos employés, l’objectif pour moi est de retrouver la fierté du Canada.»

SNC-Lavalin doit maintenir son siège social au Québec jusqu’en 2024 dans le cadre des conditions entourant le prêt que la firme avait contracté auprès de la Caisse de dépôt et placement du Québec afin d’acquérir la firme londonienn­e WS Atkins en 2017. Par la suite, il n’y aura aucune obligation.

Dans un document présenté par l’entreprise au gouverneme­nt Trudeau et que La Presse Canadienne avait obtenu, la firme avait lancé un avertissem­ent aux procureurs fédéraux à l’automne 2018, alors que des accusation­s criminelle­s pesaient toujours à son endroit pour des gestes posés en Libye entre 2001 et 2011.

Elle avait évoqué un déménageme­nt de ses bureaux aux États-Unis et un démantèlem­ent de ses activités canadienne­s si elle n’obtenait pas une entente à l’amiable afin de tourner la page sur cette affaire. ■

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