COVID-19: des projections sombres de l’Agence de la santé publique
Le nombre de malades de la COVID19 au pays continuera d’augmenter en flèche si les Canadiens maintiennent leurs contacts au niveau actuel.
Et en répétant cet avertissement, l’Agence de la santé publique du Canada a publié des graphiques laissant croire que ce scénario est aussi sombre que celui où les contacts entre Canadiens augmenteraient.
Dans les modèles élaborés par l’agence, et publiés vendredi, une diminution de 25% à 35% des contacts entre Canadiens ferait «infléchir» la courbe. Cependant le maintien du nombre actuel de contacts semble presque aussi catastrophique que l’augmentation de ceux-ci.
«Le graphique qui tient compte de l’augmentation actuelle du nombre de cas quotidiens montre que si nous maintenons ou augmentons notre taux actuel de contacts avec d’autres personnes, l’épidémie devrait continuer de progresser rapidement», a averti l’administrateur en chef adjoint de l’agence, Howard Njoo, en présentant la modélisation.
En fin de journée, Santé Canada a mis un bémol à cette sortie. Le ministère a quantifié la différence dans ses projections entre le scénario où les contacts sont maintenus au niveau actuel et celui où les contacts augmentent. Sur le graphique offert dans le document de l’agence, les courbes de ces deux scénarios sont quasi identiques. Elles pointent tout droit vers le ciel.
«Les deux scenarios sont similaires pour les premières semaines, mais le nombre de cas final en novembre pour la courbe orange (plus de contacts) est 35 000 cas par jour versus 15 000 pour la courbe grise (niveau actuel des contacts)», a-t-on fait savoir par courriel à La Presse Canadienne.
Par ailleurs, les projections de l’agence, qui ne vont pas plus loin que le 17 octobre, prévoient que le pays atteindra à cette date entre 188 150 et 197 830 cas. Et il y aurait entre 9690 et 9800 décès.
Vendredi, le bilan en était à 175 556 cas confirmés de la COVID-19 depuis le début de la pandémie au Canada. Le nombre de décès était de 9557.
«Hier, avec plus de 2400 nouveaux cas signalés, nous avons enregistré la plus forte augmentation journalière (...) depuis le début de la pandémie», a déclaré Dr Njoo, reprenant en français la constatation de sa collègue Theresa Tam qui a voulu ainsi sonner l’alarme plus bruyamment.
Au printemps, Drs Njoo et Tam ont, à répétition, souligné que le nombre de cas réels était sûrement sous-estimé parce qu’il ne se faisait pas suffisamment de tests. ■