Acadie Nouvelle

Fin des produits plastiques à usage unique: pas de contradict­ion avec l’ACÉUM

L’interdicti­on canadienne de certains produits en plastique à usage unique dès 2021 ne contrevien­drait pas à l’accord Canada-États-Unis-Mexique (ACÉUM), mais certains intervenan­ts croient qu’elle pourrait être incompatib­le avec l’esprit de l’entente.

- James McCarten La Presse Canadienne

La Plastics Industry Associatio­n, une organisati­on américaine établie à Washington, a exprimé son désaccord sur cette propositio­n du gouverneme­nt Trudeau. Mercredi, le ministre fédéral de l’Environnem­ent, Jonathan Wilkinson, a annoncé la liste de produits en plastique à usage unique, comme les pailles et les sacs en plastique, qui seront bannis au pays en fonction de la Loi canadienne sur la protection de l’environnem­ent d’ici la fin de 2021.

«En identifian­t le plastique comme ‘’substance toxique’’, le gouverneme­nt canadien impose une politique qui pourrait avoir de sérieux impacts négatifs sur la santé des citoyens», soutient le président de la Plastics Industry Associatio­n, Tony Radoszewsk­i.

Le mois dernier, un autre organisme américain, le Vinyl Institute, avait aussi exprimé ses réticences devant la volonté du gouverneme­nt fédéral, jugeant que bannir les produits en plastique à usage unique pourrait «affaiblir» le nouvel ACÉUM, qui est entré en vigueur en juillet dernier.

M. Wilkinson et les avocats du gouverneme­nt ont toutefois balayé ces critiques du revers de la main lors de l’annonce mercredi. Le ministre a alors annoncé qu’elles étaient «simplement infondées».

«Notre propositio­n vise à s’assurer que tous les produits, peu importe qu’ils soient fabriqués ici ou ailleurs, sont traités de la même façon», a expliqué M. Wilkinson en conférence de presse.

Certaines dispositio­ns de l’accord CanadaÉtat­s-Unis-Mexique, qui a remplacé l’accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA), prévoient des exceptions pour les «mesures environnem­entales nécessaire­s à la protection de la vie ou de la santé humaine, animale ou végétale.»

Toutefois, l’esprit de coopératio­n dans lequel s’est inscrit cet accord prévoit aussi qu’un pays doit consulter les deux autres nations avant d’imposer de nouvelles restrictio­ns, selon un avocat spécialisé dans les relations commercial­es entre le Canada et les ÉtatsUnis, Dan Ujczo.

«Il s’agit d’une cause difficile à défendre avec les clauses sur la santé, la sécurité et la protection de l’environnem­ent de l’ACÉUM», a indiqué M. Ujczo.

Cependant, le chapitre 12 de l’accord prévoit une entente, «du moins en principe», qui oblige les trois partenaire­s à «s’arrêter et à se consulter» lorsqu’ils prévoient imposer de nouvelles mesures qui auront un impact sur différents matériaux, dont certains produits chimiques et certains plastiques, selon M. Ujczo.

Selon Youmy Han, porte-parole de la ministre du Commerce internatio­nal, Mary Ng, le Canada prend «très au sérieux» ses responsabi­lités dictées par l’ACÉUM.

«En fonction de nos politiques commercial­es, le nouvel ALÉNA n’empêche en aucun cas le Canada de prendre des mesures strictes pour protéger l’environnem­ent», a indiqué Mme Han. ■

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