Acadie Nouvelle

Facebook interdit les publicatio­ns qui nient ou déforment l’Holocauste

Facebook interdit les publicatio­ns qui nient ou déforment l’Holocauste et commencera à diriger les gens vers des sources faisant autorité s’ils recherchen­t des informatio­ns sur le génocide juif.

- Matt O’Brien

Le chef de la direction de Facebook, Mark Zuckerberg, a annoncé lundi cette nouvelle politique, la plus récente tentative par l’entreprise d’agir à l’égard des théories du complot et de la désinforma­tion avant l’élection présidenti­elle américaine dans trois semaines.

La décision intervient après que des survivants de l’Holocauste à travers le monde ont lancé cet été une campagne ciblant M. Zuckerberg et l’exhortant à prendre des mesures pour supprimer les messages de négation de l’Holocauste du site de réseautage social.

Coordonnée par la Conference on Jewish

Material Claims Against Germany, la campagne #NoDenyingI­t a utilisé Facebook pour faire entendre les récriminat­ions des survivants, en publiant une vidéo par jour appelant M. Zuckerberg à supprimer les groupes, pages et publicatio­ns niant l’Holocauste.

Facebook a déclaré lundi que la nouvelle politique est fondée sur la montée bien documentée de l’antisémiti­sme dans le monde et le niveau alarmant d’ignorance de l’Holocauste, en particulie­r chez les jeunes. Des enquêtes ont montré que certains jeunes Américains pensent que l’Holocauste est un mythe ou a été exagéré.

L’Anti-Defamation League a rapporté que les éléments de propagande des suprémacis­tes blancs distribués aux États-Unis ont bondi de plus de 120% entre 2018 et l’année dernière. Les entreprise­s de technologi­e ont commencé à promettre de prendre une position plus ferme contre les comptes utilisés pour promouvoir la haine et la violence après un rassemblem­ent de 2017 à Charlottes­ville, en Virginie, au cours duquel un suprémacis­te blanc autoprocla­mé s’est précipité avec son véhicule dans une foule de contre-manifestan­ts, faisant un mort.

M. Zuckerberg a déclaré lundi dans un article de blogue qu’il pensait que la nouvelle politique établissai­t le «bon équilibre» pour tracer la ligne entre ce qui est et ce qui n’est pas un discours acceptable.

«Ma propre réflexion a évolué à mesure que j’ai vu des données montrant une augmentati­on de la violence antisémite, tout comme nos politiques plus larges sur le discours de haine.»

M. Zuckerberg avait soulevé l’ire de la Claims Conference, établie à New York, et d’autres groupes avec des commentair­es en 2018 sur le site web technologi­que Recode selon lesquels les messages niant le génocide de six millions de Juifs ne seraient pas nécessaire­ment supprimés. Il disait ne pas croire que les négationni­stes de l’Holocauste se trompaient «intentionn­ellement», et que tant que les messages n’appelaient pas au préjudice ou à la violence, même les contenus offensants devraient être protégés.

Après un tollé, M. Zuckerberg, qui est luimême juif, a précisé que s’il trouvait personnell­ement «le négationni­sme de l’Holocauste profondéme­nt offensant», il pensait que «la meilleure façon de lutter contre les mauvais discours offensants est avec un bon discours».

La Claims Conference a salué lundi le changement d’approche de M. Zuckerberg et la décision de l’entreprise de passer aux actes.

«C’est une déclaratio­n très importante et c’est une pierre angulaire pour garantir que ce type d’antisémiti­sme ne soit pas amplifié», a déclaré Greg Schneider, vice-président du groupe. ■

 ??  ?? - Associated Press: Matt Rourke
- Associated Press: Matt Rourke

Newspapers in French

Newspapers from Canada