Steven Guilbeault rassure le milieu culturel acadien
Le ministre du Patrimoine canadien, Steven Guilbeault, s’est fait rassurant lors de sa rencontre avec des représentants du milieu culturel du NouveauBrunswick en soutenant que de nouvelles mesures d’aide seront annoncées au cours de l’automne et de l’hiver.
Depuis le mois d’avril dernier, le ministre Guilbeault a rencontré des représentants du milieu culturel de la province à trois reprises, afin d’évaluer l’impact de la pandémie et de discuter des mesures d’aide. L’objectif de ces consultations est de rester en contact le plus possible avec les organisations artistiques et culturelles, a fait savoir Steven Guilbeault en entrevue à l’Acadie Nouvelle.
«J’essaie de rester en contact le plus possible avec les organisations sur le terrain à travers le pays pour bien comprendre l’impact de la pandémie, comment nos mesures d’aide fonctionnent et comment estce qu’on doit ajuster le tir.»
Il a fait savoir que son ministère prépare une série de nouvelles mesures d’aide pour le secteur culturel qui se déploieront durant l’automne et l’hiver. Des mesures qui aideront le secteur à traverser la crise de la COVID-19. Il est encore trop tôt pour préciser les détails de ces nouvelles initiatives, mais le ministre a bon espoir que ces mesures répondront aux besoins du plus grand nombre d’artistes et d’organisations au pays.
«Est-ce que nous allons réussir à aider toutes les organisations? C’est le défi devant lequel nous sommes confrontés. Je suis bien conscient que dans la première phase d’aide, nous n’avons pas pu aider toutes les artistiques et culturelles du pays. Pour la phase deux, il y a une préoccupation pour voir si nous pouvons aider ceux que nous n’avons pas pu aider dans la phase un. C’est très présent à mon esprit», a-t-il assuré.
Selon lui, la nouvelle Prestation canadienne de relance économique (PCRE) qui remplace la PCU (Prestation canadienne d’urgence) comblera certainement un besoin et cible clairement les travailleurs du secteur des arts et de la culture qui, dans bien des cas, ne peuvent pas reprendre le travail.
Si quelques théâtres et salles de spectacle ont repris tranquillement leurs activités, il reste que les défis sont encore très grands. La deuxième vague de la pandémie en a forcé plusieurs à interrompre complètement leurs activités, touchant ainsi un grand nombre d’artistes et de travailleurs culturels. Le ministre s’est dit tout à fait conscient du problème et d’après celui-ci, les programmes d’aide qui seront annoncés dans les prochaines semaines comprendront des mesures spécifiques pour le domaine de la diffusion.
Le 22 septembre, 700 lieux de diffusion au pays s’illuminaient de rouge afin de souligner les pertes d’emploi pour les travailleurs du spectacle. On estime que l’emploi dans le sous-secteur des arts d’interprétation et du sports-spectacle était de 27% plus bas qu’en septembre 2019 d’après les données recueillies par l’Association canadienne des organismes artistiques. Plusieurs travailleurs auraient même quitté le domaine pour se trouver des emplois ailleurs. Le milieu des arts, du spectacle et des loisirs paraît plus durement touché par la pandémie si on compare la proportion de pertes d’emplois à celles des secteurs du commerce au détail, de l’hébergement et de la restauration.
D’après le ministre Guilbeault, il est encore trop tôt pour parler de relance dans le secteur culturel puisque le milieu est encore affecté par la pandémie.
«Je pense que jusqu’au moins au printemps prochain, nous serons encore en situation de pandémie. Ce qu’on vise à faire, c’est vraiment de fournir une aide d’urgence, de continuer de supporter les personnes à travers la PCRE ou la subvention salariale ou de soutenir les organisations à travers différents programmes.»
Steven Guilbeault soutient qu’à ce jour, son gouvernement a versé plus de 4 milliards $ (si on tient compte de l’ensemble des mesures) pour aider le secteur culturel et artistique à traverser la crise et il entend continuer de le soutenir. Le ministre envisage notamment de mettre en place des initiatives pour aider les artisans à créer du contenu virtuel.
«Les arts vivants existent depuis quelques millénaires et je pense qu’ils vont passer à travers la pandémie. Qu’on aime ou qu’on n’aime pas ça, le virtuel prend de plus en plus de place et je pense qu’on doit accompagner nos artistes et nos organisations artistiques, pour ceux et celles qui le veulent, à prendre ce virage-là. J’aimerais travailler à ce qu’il y en ait plus.» ■