Acadie Nouvelle

Un potentiel local à exploiter

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Le thon rouge du Nord, aussi appelé blue fin, effectue un retour en force depuis quelques années dans les eaux qui bordent la Péninsule acadienne. Le stock est en meilleur santé et le marché local, qui passe par la restaurati­on et les poissonner­ies, s’ouvre à découvrir ce poisson. Les pêcheurs de la région possèdent environ une trentaine de licences gérées par le ministère des Pêches et des Océans, soit près de la moitié de ce qui est accordé dans la province.

Le thon est redevenu une bonne alternativ­e de pêche, explique Martin Mallet, de Shippagan, éleveur d’huîtres et scientifiq­ue, mais ça demeure encore très contrôlé. La valeur des permis accordés équivaut à un thon aux deux ans.

Souvent, les détenteurs se mettent à deux pour partager une prise, comme l’a fait Lévi Noël.

«Ça fait sept ou huit ans que le thon est de retour dans le golfe. On a pris le nôtre cet automne, se réjouit-il. Il pesait 550 livres. C’est une pêche pas mal plaisante. C’est toute une game! On a eu huit touches avant d’en capturer un. C’est fort, un thon. Les crocs étaient cassés. On l’a ensuite dépecé et on a pu le vendre à des marchés locaux, qui est en train de se développer. Avant, il fallait l’envoyer au Japon. On n’avait pas un bon prix et ça prenait du temps. Là, chez nous, c’est direct et c’est bien mieux.»

La saison débute au début d’août et se poursuit jusqu’à l’arrivée des glaces. Le quota est fixé à 45 tonnes. La pêche se fait généraleme­nt de nuit, car ce poisson aime bien suivre les bancs de harengs, qui remontent vers la surface à la noirceur. Il se nourrit aussi de méduses.

Une fois attrapé, il faut d’abord laisser reposer la bête encore vivante autant de temps que cela a pris pour le capturer, car on doit enlever le stress du combat à cette viande délicate. Ensuite, il faut en refroidir la chaire (avec un mélange d’eau et de glace) et saigner le poisson (vider le poisson de son sang avant qu’il ne coagule, ce qui évite que la viande soit gâchée). Ça requiert des techniques sécuritair­es et éprouvées.

«Le thon a toujours été là, estime M. Stewart. Mais maintenant, on le pêche davantage à l’eau creuse. C’est peut-être dû au réchauffem­ent des mers. On en a même vu qui ont remonté le fleuve Saint-Laurent.»

D’ailleurs, les histoires de pêcheurs gaspésiens qui viennent prendre leurs poissons près de Miscou sont légion ces temps-ci. En août, Daniel Desbois, de Port-Daniel-Gascons, en a remonté un de 974 livres qui mesurait 114 pouces. - RF

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